La Suisse et la paix?

Suisse • Différentes prises de position et rencontres internationales du gouvernement vont à l’encontre d’une politique de paix.

«Dans le domaine de la paix et de la sécurité, le renforcement de la prévention des conflits est parmi les priorités que s’est données la Suisse. Elle continuera à s’engager pour que les droits de l’Homme trouvent un ancrage plus fort dans les débats portant sur la paix et la sécurité». Qu’ils sont nobles, les objectifs du Conseil fédéral pour la 73e Assemblée générale des Nations Unies qui vient de débuter! Pourtant, d’autres annonces récentes nous permettent de douter de la sincérité de notre gouvernement.

Ainsi, on apprenait il y a quelques jours que le Conseil fédéral a décidé de rejeter l’initiative «Pour une interdiction du financement des producteurs de matériel de guerre» sans présenter de contre-projet, car elle aurait pour la BNS, les fondations et les institutions suisses de prévoyance, des conséquences économiques négatives.

Par ailleurs, le 12 septembre, le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann recevait le gouverneur de l’Autorité générale saoudienne d’investissements, Ibrahim Al-Omar, pour un entretien de courtoisie. Car l’Arabie saoudite – bien qu’étant actuellement à la tête d’une coalition qui mène une guerre meurtrière au Yémen – est le deuxième partenaire commercial de la Suisse au Moyen-Orient et ces relations économiques devraient être renforcées dans les années à venir.

Enfin, pendant que notre ministre de l’économie s’entretenait avec ses amis saoudiens, celui des finances, Ueli Maurer, rencontrait son homologue israélien, Moshe Kahlon, à Jérusalem lors d’un voyage visant à promouvoir la «compétitivité de la place financière suisse» et à «faciliter les activités du secteur privé à l’étranger».

Si dans ses belles déclarations, notre gouvernement prétend promouvoir la paix et les droits humains, il agit en réalité au quotidien dans le seul but de promouvoir les intérêts des grands actionnaires suisses. Peu importe que cela implique un silence complaisant sur l’occupation illégale de la Palestine, des exportations d’armes dans des régions de conflits ou des courbettes devant la monarchie saoudienne. A quand une politique intérieure et extérieure cohérente avec les objectifs que la Suisse défend à l’ONU?