Noter les travailleurs pour les fliquer !

Il faut le dire • Les travailleurs sont mis toujours plus à rude épreuve, et le patronat ne sait plus quoi inventer pour les fliquer et les intimider.

Les travailleurs sont mis toujours plus à rude épreuve, et le patronat ne sait plus quoi inventer pour les fliquer et les intimider. Il est de plus en plus fréquent que des sociétés fassent appel à ce qu’on nomme un système de notation. Cela peut être via une application, où les utilisateurs notent la qualité ou le service qui leur est proposés, ou par des machines, directement dans l’entreprise.

Dans les toilettes du centre commercial Manor à Vevey, juste avant de franchir la porte de sortie à votre gauche, une machine vous demande votre avis sur la propreté des lieux, à l’aide d’un bouton vert avec un smiley souriant et d’un bouton rouge avec un smiley en colère. Mais ce genre de notation s’applique à de multiples domaines, particulièrement dans les professions dites de service.

Il est facile d’appuyer sur un bouton, de se cacher derrière une application et de noter, parfois avec plus ou moins de bonne foi… mais ce geste n’est pas anodin et nous devrions bien réfléchir avant de le faire. Derrière cette note, il y a deux personnes: un patron qui veut fliquer, instaurer un climat de peur auprès des travailleurs, leur faisant comprendre qu’une mauvaise note leur vaudrait une sanction. Et un travailleur, qui bosse dans un climat de tension permanent et de stress, au risque de mettre en péril sa santé. Ce système sournois, c’est comme si votre patron vous suivait 24h/24h en observant tous vos faits et gestes.

Alors, que dire quand les mauvaises notes affluent? Sont-elles réellement justifiées? Un restaurant va-t-il s’amuser à mal noter son concurrent pour le court-circuiter? Un patron peut-il dire à son employé que si la note n’est pas au-dessus d’un pourcentage, il touchera 20% de moins sur son salaire? C’est pourtant ce qui arrive dans certaines entreprises.

La bourgeoisie, vissée dans ce système capitaliste, a une fois de plus trouvé une manière de mettre au pas les travailleurs, comme un dompteur qui fait claquer son fouet sur un lion dans un cirque. Et cela semble efficace…

Alors, permettez-moi une question. Quand est-ce que les travailleurs refuseront enfin leur exploitation par le travail, qui, grâce à leur servitude, participe à l’enrichissement d’une bourgeoisie dominante? Est-ce qu’un jour l’humain arrivera à briser ses chaînes qui le contraignent à subir un travail aliénant? Aura-t-il la force de refuser d’être un robot déshumanisé ?