La faim dans le monde: une fatalité?

Il faut le dire • Le 17 octobre est le Jour international pour l’éradication de la pauvreté.

Le 17 octobre est le Jour international pour l’éradication de la pauvreté. Il prend encore un relief particulier cette année, alors qu’on célèbre les 70 ans de la Déclaration Universelle des droits humains.

Une information de l’ONU nous a rappelé que près d’une personne sur dix connaît la pauvreté extrême et donc, n’ayant pas de quoi se nourrir, vit dans une insécurité alimentaire presque permanente. Alors qu’il semblait que la situation globale allait en s’améliorant depuis une bonne décennie, ces dernières années, cette situation s’aggrave. Il faut dire que la moitié des personnes qui souffrent d’extrême pauvreté vivent en zone de conflits armés. La plupart des autres sont victimes du dérèglement climatique.

Ces chiffres alarmants n’intéressent pas beaucoup notre presse, qui n’en a pratiquement pas parlé. Et pourtant, ils révèlent l’absurdité, pour ne pas dire le cynisme de la situation, qu’il faut mettre en parallèle avec le fait que la nourriture jetée pourrait donner à manger à près de 800’000 personnes. On voit donc bien que ce n’est pas le manque d’aliments qui est en question mais bien sa distribution. On jette déjà dans nos champs, parce que la grande distribution ne prend que des denrées «calibrées», puis dans nos supermarchés, en raison des «invendus» passés de date, et enfin dans nos frigos, puisqu’on nous pousse à acheter plus pour profiter des «actions». Et que dire de ces pommes d’Afrique du Sud que l’on achète moins cher que celles produites dans les vergers de nos régions? Quelle part revient aux producteurs là-bas, dont les salaires sont minimes, et que dire ensuite du transport en bateaux-containers, dont on sait qu’ils polluent les eaux et l’air de manière massive utilisant le carburant le moins cher (et ils sont 60’000 ainsi à naviguer en permanence dans les mers)?

Quand on voit comment les initiatives pour la souveraineté alimentaire et pour le contrôle de qualité des aliments importés sont refusées largement par la population suisse, on doit reconnaître que la lutte pour un monde plus juste ne doit pas céder. C’est notre ADN et il faut oser le dire haut et fort: ce monde capitaliste, néolibéral est la cause d’inégalités et échappe toujours plus au contrôle démocratique, parce que trop d’élus sont les lobbyistes de ceux qui profitent de la situation et se moquent des droits humains.