Appel européen pour un salaire étudiant

Enjeux • Le 19 novembre, un Appel européen en faveur d’un salaire étudiant a été lancé par le secteur étudiant du Réseau européen des syndicats alternatifs et de base

Le 19 novembre, un Appel européen en faveur d’un salaire étudiant a été lancé par le secteur étudiant du Réseau européen des syndicats alternatifs et de base. Celui-ci regroupe l’Union syndicale étudiante (USE) en Belgique, Solidaires étudiant-e-s en France et SUD Étudiant-e-s et Précaires en Suisse. Il a été adressé à toutes les organisations, groupes, collectifs d’étudiants, de stagiaires, d’apprentis et au-delà, intéressés à débattre et à s’organiser autour de la question centrale du travail gratuit et de la revendication du salaire apprenti et étudiant. «Nous exigeons un salaire, prenant effet dès la fin de la scolarité obligatoire, et permettant à la fois d’offrir une autonomie réelle aux personnes en formation, en les libérant de la tutelle étatique, familiale et/ou patronale, mais permettant aussi, et surtout, de reconnaître socialement le travail qu’ils/elles font et ont toujours fait, sur leurs lieux de formation», précise l’appel.

«A la sortie de l’école obligatoire, deux tiers de filles et garçons (principalement des couches populaires) partent en apprentissage sous la coupe d’une entreprise, pour des «salaires» de misère, débutant parfois à 300 francs mensuels. Pourtant, les apprentis sont très rapidement productifs sur leur lieu de travail et génèrent, pour leurs patrons, des bénéfices (près de 500 millions de francs par an) qui dépassent largement le coût de leur formation. ( …) Bon an, mal an, l’immense majorité des étudiantes et étudiants se retrouve à devoir exercer une activité rémunérée à côté de ses études et à cumuler en moyenne plus de 43 heures de travail hebdomadaire… pour un revenu mensuel médian avoisinant les 2000 francs – pas de quoi vivre en Suisse! Ressources principalement assurées par les proches, l’activité rémunérée, puis, pour une infime minorité, un accès aux bourses et prêts d’études mis à mal depuis bientôt 30 ans », exemplifiaient ainsi Achille Karangwa et de Gabriel Capela, membres de SUD Étudiant-e-s et Précaires sur le site de l’Appel.

Grève en cours au Québec

De l’autre côté de l’Atlantique, on n’est pas en reste. Un mouvement de grève pour réclamer une rémunération pour tous les stages en milieu de travail dans l’ensemble des programmes et à tous les niveaux d’études a été lancé par le Comité unitaire sur le travail étudiant (CUTE), en début de semaine. Avec une bonne mobilisation. Quelque 54’000 étudiants des collèges et des différentes facultés universitaires étaient en grève depuis lundi. «Le temps des tergiversations et des demi-mesures a assez duré. François Legault (nouveau premier ministre du Québec) et Jean-François Roberge (ministre de l’éducation) doivent prendre acte que les tentatives du gouvernement Couillard d’apaiser la colère des stagiaires ont lamentablement échoué, y compris en psychologie et en enseignement», assénait Mélodie Pelletier, stagiaire en travail social à l’UQO (université du Québec en Outaouais), citée par le site pressegauche.org. Au printemps, l’ancien premier ministre québécois, Philippe Couillard, avait accepté de rémunérer le quatrième stage des futurs enseignants, d’une durée de huit à douze semaines. Trop peu pour les étudiants.

Infos complémentaires sur www.salaire-etudiant.org