L’espace public urbain: pas une si mince affaire!

Il faut le dire • Récemment a eu lieu à Aigle, commune de 10’000 habitants, une discussion au conseil communal sur l’utilisation d’une parcelle constructible de 2’000 m2 de vigne, acquise il y a quelques années et située au centre-ville à moins de 100 mètres du bâtiment communal.

Récemment a eu lieu à Aigle, commune de 10’000 habitants, une discussion au conseil communal sur l’utilisation d’une parcelle constructible de 2’000 m2 de vigne, acquise il y a quelques années et située au centre-ville à moins de 100 mètres du bâtiment communal. Tout le monde s’accorde sur le fait que le centre se meurt, mais toute tentative de créer un espace public plus convivial se heurte à la volonté farouche de quelques commerçants influents et argentés. Ceux-ci persistent à vouloir laisser les voitures circuler partout et maintenir des places de parc devant leur établissement.

Finalement, le conseil communal a décidé à l’unanimité moins une voix -la mienne- de construire un parking sur cette parcelle pour remplacer celui situé devant l’Hôtel de ville, sans oublier de rajouter quelques places: le lobby des pro-voitures est encore fort, et les intérêts particuliers de certains ont prévalu sur l’intérêt général. Maigre lot de consolation: l’engagement oral de la Municipalité de continuer à réfléchir pour une utilisation différente à l’horizon 2030!

Or, les exemples de villes qui revivent grâce à la place laissée aux piétons et à la mobilité douce sont légion. La plupart des gens vivent en Suisse dans des agglomérations, et avec la nouvelle loi sur l’aménagement du territoire, les centres urbains vont et doivent se densifier. Encore faut-il qu’il fasse bon vivre en ville et que des espaces verts soient préservés: c’est tout un équilibre subtil qu’il faut trouver. Le trafic motorisé doit être régulé et des zones de rencontres (20 km/h) et piétonnes doivent être privilégiées pour permettre aussi de diminuer la pollution sonore et le risque d’accident.

Si l’on maintient des places de parc, il faut les enterrer, même si cela coûte plus cher, afin de créer au-dessus des espaces verts ou de jeux pour les enfants, et construire des logements. Ceux-ci amèneront des habitants au centre-ville, qui feront revivre les commerces et se déplaceront à pied, en trottinette ou à vélo.

Si les autorités communales -qui ont un devoir d’exemplarité – ne le font pas sur les terrains dont elles ont la maîtrise, comment inciter les privés, qui possèdent l’immense majorité des parcelles, à le faire? A Aigle on vit encore au 20 siècle!