Le WEF de Davos ne fait même plus illusion!

Il faut le dire • Certes le «World Economic Forum» (WEF), dans sa présentation, essaie encore de vanter l’inclusion et la cohésion sociale, fait semblant de s’inquiéter du climat et demande au magazine «pour un capitalisme propre» Corporate Knights d’établir un classement des 100 multinationales qui défendent au mieux un développement durable.

Certes le «World Economic Forum» (WEF), dans sa présentation, essaie encore de vanter l’inclusion et la cohésion sociale, fait semblant de s’inquiéter du climat et demande au magazine «pour un capitalisme propre» Corporate Knights d’établir un classement des 100 multinationales qui défendent au mieux un développement durable. Cette année, le trio de tête est emmené par une entreprise danoise leader dans les additifs alimentaires, suivie de Kering, entreprise de l’habillement de luxe, poursuivie, entre autres, en Italie pour soustraction fiscale dépassant le milliard d’Euros, et finalement d’une troisième active dans le raffinage du pétrole en Norvège! Le WEF a même confié une tribune le premier jour au nouveau président brésilien Bolsonaro, pourtant connu comme climato-sceptique, défenseur de l’agrobusiness et admirateur de la dictature militaire au pouvoir dans ce pays entre 1964 et 1985. Sa victoire n’a été possible que parce que l’ex-président Lula, qui menait largement dans les sondages, a été emprisonné et interdit d’élection sur de simples convictions et sans preuves par un juge qui est depuis devenu ministre de la justice! Quel cynisme et quel aveuglement : au mieux, ils ne perçoivent plus qu’ils sont coupés des préoccupations des gens, au pire ils s’en moquent.

Et pourtant le rapport d’Oxfam de cette année nous apprend que la fortune des milliardaires dans le monde a augmenté de 2.5 milliards de dollars par jour (!) alors que près de la moitié de la population de notre planète vit dans l’extrême pauvreté avec moins de 5,5 dollars par jour. Mais de cela, on n’a pas parlé au WEF, ni même nos quatre Conseillers fédéraux présents, trop contents de paraître dans ce cercle de nantis, tueur de démocratie, et vantant peut-être leur nouvelle mouture de baisse d’impôts pour les entreprises. Or, comme nous le rappelle encore Oxfam, quand les multinationales et les grandes fortunes ne paient pas leur juste part d’impôt, elles privent les Etats des ressources pour financer les services publics essentiels: doit-on rappeler que l’éducation et la santé sont les deux pôles essentiels d’éradication de la pauvreté et de réduction des inégalités. Mais depuis 40 ans, les riches paient de moins en moins d’impôts -sans compter ce qu’ils mettent dans les paradis fiscaux.

Notre lutte est nécessaire, plus que jamais, à la fois pour le pouvoir d’achat mais aussi et peut-être surtout, pour une imposition juste et des services publics forts.