Un huis clos loin des citoyennes et citoyens

Neuchâtel • La rencontre presque en catimini sur la situation financière de La Chaux-de-Fonds entre représentants du législatif communal et le Conseil d’Etat suscite les interrogations.

Tous les partis du législatif de la ville de La Chaux-de-Fonds ont soutenu unanimement le rapport de l’exécutif, que nous vous avons présenté dans notre dernière édition. Les élues et élus pourront faire valoir leurs positions et soutenir les propositions du Conseil communal lors d’une séance prévue avec le Conseil d’Etat le 18 mars. Ce qui interroge, c’est la décision du Conseil général (législatif) qui a déterminé que cette rencontre serait tenue à huis clos.

Ni enregistrement, ni procès verbal

Il nous semble utile de rappeler que les parlements publics sont formés par des femmes et des hommes qui sont censés représenter les citoyennes et citoyens. Et qu’y a-t-il de plus public que les affaires du même nom? Dans le cas du huis clos, parfaitement acceptable lorsqu’il y a des intérêts personnels en cause, rien ne le justifie dans une séance traitant d’affaires publiques.

Ainsi il n’y aura pas de journalistes, pas de public, pas d’enregistrement ni de procès-verbal. Ce qui se sera exprimé sera finalement connu du public que par des participantes ou participants et selon les thèmes correspondant à leur pratique politique. Il ne saura rien de la diversité des propos tenus durant la rencontre, alors que seuls les arguments des uns et des autres permettent de mieux comprendre où se trouvent les contradictions et les oppositions entre le gouvernement et la commune. Arcinfo a donné la parole au représentant UDC du Conseil général, celui qui a proposé le huis clos. Il justifie ce choix afin de permettre à tous les élus de s’exprimer librement, notamment en l’absence des médias. On peut certes comprendre l’inquiétude face aux médias, mais la mesure étant globale, elle peine les défenseurs de la démocratie. Par ailleurs ces motifs semblent dire que les politiciens ne peuvent pas s’exprimer librement selon qui les écoutent!

Il semble que la décision a été prise à la va-vite et en l’absence d’une réflexion plus approfondie. Finalement tous les représentants des partis ont suivi la proposition estimant que la réunion était plus importante que sa forme. Nous n’en sommes pas convaincu d’autant moins que la position du Conseil d’Etat ne changera pas, car il s’appuiera sur le fait que les rapports sont prêts et qu’il appartient désormais au Grand conseil de faire les choix.

 

L’invitation du POP du Val-de-Travers

La petite section du POP du Val-de-Travers avait invité plusieurs personnes plus ou moins proches de lui à une réunion. Une soirée conviviale pour faire connaissance, tout en dégustant des spaghettis enrobés à choix de trois sortes de sauces.

Une quarantaine de personnes étaient présentes et les discussions furent variées et intéressantes. Le comité de section visait à convaincre davantage de personnes à s’engager dans la vie publique de la commune si elles décidaient qu’il y a des choses à changer. Les récriminations ne sont pas utiles si elles ne se transforment pas en actes.

Ces échanges ont démontré que beaucoup de personnes sont inquiètes pour leur avenir et celui de leurs enfants. Qu’il n’y a plus de solutions faciles. Que le genre humain devra se préparer au changement profond de ses habitudes, car une meilleure répartition des richesses produites n’empêchera pas l’arrivée des dégâts climatiques et environnementaux. On le constate par exemple dans les stations de skis de moyenne montagne qui recherchent comment faire face au manque de neige. Cette obligation arrivera probablement plus vite qu’on ne le pense et nous imposera des changements d’objectifs plus profonds que ceux imaginés par la simple modification de nos règles de vie décidée intelligemment. Dans ce changement profond, nous devrons apprendre que le vol d’un papillon est plus important qu’un gain boursier et ce n’est pas gagné d’avance.