«Les avancées sociales remises en question»

Grève des femmes • La neuchâteloise Marina Schneeberger travaille comme bibliothécaire à la médiathèque du Centre interrégional de perfectionnement (CIP) à Tramelan. Elle milite au POP dès 2012. Elle est élue au Conseil général de La Chaux-de-Fonds depuis 2015.

Marina Schneeberger. (POP)

Quelles sont les raisons qui vous poussent à vous engager en politique?

Marina Schneeberger Depuis 30 ans, je suis engagée activement à l’ADF, l’Association pour les droits des femmes, mais les injustices envers les plus pauvres, le mépris de certaines personnes et classes de la société envers les travailleur.euse.s, l’écologie, m’ont décidé d’ouvrir le cercle de mon militantisme et je me suis approchée du POP.

Avez-vous l’impression que la thématique féministe est suffisamment considérée dans les instances politiques que vous fréquentez ou avez fréquentées?

Non pas vraiment, tout dépend des groupes dans lesquels on se trouve. Cette thématique est souvent abordée lors de certains événements, notamment avant les élections, votations, journées particulières… Les femmes sont encore souvent considérées comme faire-valoir. Le manque de crèches, d’infrastructures de garde ne les pousse pas à s’engager et lorsque nous sommes en minorité, nous sommes moins entendues.

Avez-vous des exemples concrets de mesures qui ont été prises à l’avantage des femmes, en politique, depuis que vous vous impliquez?

De plus en plus, les femmes sont respectées et écoutées. Les infrastructures de garde se sont quand même développées, les discussions sur le congé parental avancent… Mais tout va bien lentement!

Que ferez-vous le 14 juin 2019?

Je dois travailler en début de matinée, mais dès 11h, je participerai aux diverses manifestations à La Chaux-de-Fonds et à Neuchâtel.

Que représente pour vous la grève féministe du 14 juin 2019 et le combat pour l’égalité des droits?

Il est très bien que beaucoup de femmes de divers milieux, de diverses cultures se retrouvent pour dire qu’elles ne sont plus d’accord d’être discriminées, que leurs salaires ne sont pas identiques à ceux de leurs collègues masculins, que leurs chances d’avancement professionnel sont moindres. Les avancées sociales comme, par exemple, le droit à l’avortement sont remises en question. Il faut que nous soyons unies et avancions ensemble

Qu’attendez-vous exactement du 14 juin?

Que les femmes soient unies, que leurs revendications soient entendues et que cette égalité longtemps attendue soit réalisée!

Selon vous, qu’est-ce qui pourrait motiver davantage de femmes à se mobiliser en politique?

De meilleures infrastructures de garde, que les Conseils généraux, Grands Conseils et autres lieux politiques soient équipés pour garder de jeunes enfants. Que les hommes laissent de la place aux femmes, que les femmes votent pour des femmes.

Avez-vous le sentiment que les mécanismes patriarcaux de discrimination s’appliquent à vous ou à d’autres dans les lieux où vous militez (parti politique, syndicat, parlement, etc.) et si oui de quelle manière?

Je ne ressens pas ce sentiment dans mon engagement politique ou associatif, mais quelques fois dans mon cercle d’amis, à l’apéro, le paternalisme et la condescendance des hommes s’expriment alors envers les femmes.

S’il fallait instaurer une seule mesure urgente en faveur de l’égalité des droits à La Chaux-de-Fonds, quelle serait-elle?

Que le salaire des femmes se trouvant en situation de précarité soit augmenté pour qu’elles puissent souffler et penser à autre chose qu’à l’argent. Des femmes qui se mobilisent, c’est important.