L’impasse politique du «Ni ni»

Il faut le dire • Lorsqu’on défend la position internationaliste qu’a prise le PST-POP sur le Venezuela, bon nombre de nos interlocuteurs répondent «C’est intéressant, mais...», avec une liste de fausses informations diffusées par les médias occidentaux. (Par Luca Schallbletter)

Lorsqu’on défend la position internationaliste qu’a prise le PST-POP sur le Venezuela, bon nombre de nos interlocuteurs répondent «C’est intéressant, mais…», avec une liste de fausses informations diffusées par les médias occidentaux. Et finissent toujours par «Ni Maduro, ni Guaido».

Cette formule, éternellement répétée (Syrie, Libye…) et largement diffusée par divers courants de la nouvelle gauche, n’est pas sans poser problème. Cependant, nous devons lui laisser le triste mérite de pouvoir ne pas se mouiller, de ne pas se salir les mains et de se contenter de «dénoncer» une fois de plus l’agression impérialiste mise en œuvre par sa forme la plus aboutie, la guerre.

Plus problématique encore, cette position ne prend pas en compte le clivage fondamental entre oppresseur et opprimé. Dans le cas du Venezuela, le légitime président Nicolas Maduro, héritier du processus révolutionnaire bolivarien sur la route du socialisme est renvoyé au même stade que son vis-à-vis. Ce dernier n’est rien d’autre qu’un escroc à la botte du pire Etat impérialiste et meurtrier, qui a mis à feu et à sang cette région, et bien d’autres parties du monde.

De plus, elle est souvent accompagnée d’un curieux oubli de la guerre économique que mènent les Etats-Unis contre le Venezuela. Nous ne sommes pas dans une situation de guerre entre deux Etats impérialistes, notre responsabilité est inévitablement de soutenir le peuple vénézuélien contre la flagrante agression qu’il subit.

S’opposer à ce type de slogans vides et dangereux revient souvent à être réduit au terme de «campiste» par une certaine gauche qui a tourné le dos au marxisme pour aller embrasser les théories des universités américaines, et dont les conséquences sur l’affaiblissement de notre camp politique ne sont plus à prouver. Nous préférerons toujours être «campiste» qu’allié objectif de l’impérialisme. Par fidélité à nos valeurs et idéaux.