Droits des apprentis et écologie prioritaires

Suisse • Les Jeunes POP Suisse ont tenu leur troisième assemblée générale le week-end dernier à Berne en présence d’une trentaine de membres. Le co-président romand Gaël Vuillème a répondu à nos questions.

De gauche à droite: Gaël Vuillème et Jeannot Leisi, les deux co-présidents des Jeunes POP Suisse. (DR)

Quelles sont les principales décisions prises lors de cette assemblée générale? 

Gaël Vuillème Seyhan Karakuyu quittera la co-présidence progressivement d’ici la fin de l’année pour se consacrer aux sections bâloises des Jeunes POP et du Parti suisse du Travail (PST). Elle sera remplacée par Jeannot Leisi, ancien secrétaire national du PST. Lors de l’AG, deux objectifs principaux ont été définis pour l’année à venir. Premièrement, le lancement d’une campagne publique sur la question des conditions de travail des apprentis et, deuxièmement, la continuation du développement de notre organisation et l’amélioration de ses structures.

Qu’est-ce que cela signifie concrètement? 

Notre organisation nationale n’a que deux ans, elle est donc relativement jeune. Nous voulons améliorer le partage des tâches à l’intérieur du comité national mais aussi avec les différents groupes de travail qui ont été mis en place l’année passée. Nous devons également améliorer la communication entre les différents groupes de travail et le travail en commun entre les sections. Finalement, les Jeunes POP Suisse apporteront leur soutien aux sections en cas de besoin, notamment aux sections les plus jeunes ou qui ont le moins de membres actifs.

Pouvez-vous déjà nous en dire un peu plus à propos de votre campagne sur les apprentis?

La première partie a consisté en la réalisation d’un sondage. Nous sommes allés devant les écoles professionnelles
pour poser des questions à plusieurs centaines de jeunes en apprentissage, ce qui nous a permis de voir quels étaient les problèmes qu’ils rencontraient. Une source d’informations précieuses a également été le rapport du syndicat Unia «Comment se passe ton apprentissage?» publié cette année. Cette enquête a montré qu’un tiers des apprentis ont été harcelés sexuellement dans leur vie professionnelle. Nous avons aussi remarqué qu’un nombre très élevé d’apprentis font régulièrement des heures supplémentaires, que la formation passe parfois en second plan et que les apprentis sont surtout une maind’œuvre bon marché. Sur la base de ces constatations, nous avons discuté d’un document à l’interne qui a été adopté par l’AG et sera la base pour lancer la prochaine phase de notre campagne, qui va commencer en janvier.

Quels seront les buts de cette deuxième phase? 

Nous en avons deux. D’une part, travailler directement avec les apprentis, leur montrer qu’ils ne sont pas seuls avec leurs problèmes, qu’ils ont des droits et qu’ils peuvent se battre pour les faire respecter. Nous voulons leur amener de l’information, leur montrer où ils peuvent trouver de l’aide. D’autre part, l’objectif est d’amener dans le débat public la situation de ces jeunes qui représentent une grande partie de la jeunesse mais dont on n’entend presque pas parler.

Les Jeunes POP Suisse travaillent-ils sur d’autres thèmes? 

Un groupe de travail national travaille sur la thématique de l’écologie. Nous avons mis en place une formation à ce sujet qui a déjà été donnée à deux reprises, mais que nous voulons encore développer. Au niveau national, ce sont nos deux thèmes prioritaires. Bien sûr, les sections continueront de travailler aussi sur des thématiques locales, comme l’éducation ou la solidarité internationale.

Quelle vision défendez-vous en matière d’écologie? 

Nous ne voulons pas d’une écologique qui se fasse sur le dos des travailleuses et des travailleurs. Pour aller au fond du problème et être efficace, il faut s’attaquer aux gros pollueurs, c’est-à-dire aux grandes entreprises et aux plus riches. C’est pour cette raison que nous sommes opposés aux taxes qui alourdissent le budget déjà serré des travailleurs tout en ne changeant rien ou presque rien au niveau de l’impact sur l’environnement. Nous proposons au contraire d’imposer des normes contraignantes aux entreprises et de rendre les transports publics gratuits.