L’historien canadien, Christopher Dummitt, expert en «gender studies», avoue avoir admis extrapolé des résultats d’enquêtes afin de servir sa propre idéologie. Ces «études de genre» reposent-elles vraiment sur du concret, de l’universel potentiel ou ne sont-elles que de simples constats individuels finement analysés?
Pour rappel, les théories du genre que certains voient comme un «courant de pensée», tendent à devenir dominantes dans bon nombre de cercles militants. Elles mettent notamment en avant que la différence sexuelle n’est pas par elle-même une différence socialement pertinente, que l’assignation à un «genre» est avant tout une «construction», pour ne pas dire une illusion et que, par conséquent, l’émancipation des individus exigerait le rejet des notions même de masculinité et de féminité.
Or, la différence sexuelle constitue une donnée objective qu’il est délicat de nier, alors qu’elle passe pour la principale différence existant entre les humains. De plus, selon une approche marxiste, les aspects idéalistes, mais surtout immatérialistes de cette approche théorique sont troublants.
Mais surtout, s’il s’agit de faire fi des notions de masculinité et de féminité, cela aurait de lourdes conséquences pour tous les combats féministes à mener.
Il est bon d’y réfléchir avant de s’engouer sans réserve pour la dernière tendance dogmatique à la mode venue des Etats-Unis et défendre un «féminisme populaire» et révolutionnaire qui puisse rassembler toutes les travailleuses dans leur combat. Marx déclarait même que «le degré d’émancipation des femmes est la mesure du degré d’émancipation générale atteint par une société»…
Ce mode de pensée fait partie intégrante de l’abandon théorique d’une partie de la gauche de l’universalisme à l’individualisme. Tout serait devenu question de race, religion, sexe, genre, identité alors que la division centrale de notre époque reste pourtant le rapport entre Capital et Travail, impérialisme et peuples opprimés.
C’est devenu salutaire de ne pas céder à certaines sirènes d’universités dites «progressistes» d’Outre-Atlantique si l’on ambitionne de redonner espoir aux travailleurs/euses et classes populaires, reprendre du terrain à l’extrême-droite, et retrouver le chemin des mobilisations victorieuses.
