Condamnons le Coup d’Etat en Bolivie!

Il faut le dire • La plupart des médias (dont la RTS) ont parlé du «départ» du président Morales, le 10 novembre, pour mettre fin à la crise survenue au lendemain des élections du 20 octobre.

La plupart des médias (dont la RTS) ont parlé du «départ» du président Morales, le 10 novembre, pour mettre fin à la crise survenue au lendemain des élections du 20 octobre.

L’opposition, avec l’appui des Etats-Unis et les pays de droite latinoaméricaine réunis dans le groupe de Lima, a contesté les résultats des élections, en appelant à un second tour, avant même que les résultats définitifs soient connus.

L’annonce d’un recomptage du scrutin, sous l’égide de l’OEA accepté par Evo Morales, n’a pas calmé les forces d’opposition. Ce dimanche 10 novembre, le départ forcé du président élu, après le lâchage de la police et de l’armée, est un véritable coup d’Etat. Cela constitue une atteinte grave aux acquis sociaux de la population bolivienne obtenus depuis 2005.

Doit-on rappeler que, grâce à une politique volontariste, les indices de pauvreté avaient baissé de 59 à 39% dans les 10 premières années d’Evo Morales, et la couverture médicale s’est considérablement améliorée, sans parler de la diminution de l’analphabétisme. Un exemple reconnu même dans les instances onusiennes.

Ce coup d’Etat montre bien que l’opposition ne cherchait pas l’alternance démocratique, mais la fin de l’Etat plurinational, mis en place par le président Morales, qui avait permis une stabilité politique, une croissance économique et la reconnaissance des droits des indigènes. C’est vraiment la revanche de l’élite, riche et raciste. Durant toutes ces années, elle n’a pas cessé de critiquer le gouvernement, créant en 2008 déjà, les conditions du putsch, en proposant la sécession des zones riches amazoniennes (en particulier celle de Santa Cruz). Des négociations ont alors eu lieu, où la plupart des revendications économiques des grands propriétaires terriens ont été acceptées (et en particulier l’usage des OGM dans la culture de la palme et du maïs).

Tout a été fait pour décrédibiliser la politique du MAS et son président en créant des fake news à gogo, dans un pays où l’espace médiatique a, toutes ces années, été dominé par l’opposition.

Le président Trump s’est réjoui de ce pronunciamento, en affirmant qu’il fallait maintenant en finir aussi avec les gouvernements «illégitimes» du Venezuela, du Nicaragua et de Cuba. Et l’Europe, tout comme la Suisse, se contente de déplorer le climat de violence actuel. C’est une honte, pour ceux qui disent défendre la démocratie!

Solidarité avec le peuple bolivien.