Le macronisme s’essouffle

Il faut le dire • Samedi 16 novembre, le mouvement des Gilets Jaunes est entré dans l’an II.

Samedi 16 novembre, le mouvement des Gilets Jaunes est entré dans l’an II. N’en déplaise à certains journalistes bourgeois psalmodiant depuis des mois, «le mouvement s’essouffle», les «Gaulois réfractaires» résistent encore et toujours à l’empereur.

Ce qui s’essouffle depuis des années, c’est la tolérance face aux inégalités et discours qui les légitiment.
La doxa du mérite voulant que l’on ne divorce que si l’on ne gagne plus que le smic et que pour ce faire, il nous faut «bien travailler à l’école», s’effondre. Ceux qui professent depuis 30 ans qu’il faut «libérer les énergies» du sacrosaint marché et «inciter les chômeurs.ses» à travailler, apparaissent désormais tel le chat de Proudhon. Ils grattent vainement le parquet pour y dissimuler leurs «déjections».

Ainsi quand la ministre de l’enseignement supérieur saborde le problème de la précarité étudiante, elle le fait par le non-recours aux bourses. Et met en place une ligne d’assistance téléphonique. L’odeur suspecte du procédé ferait passer la colère estudiantine à la rage.

De même, les tours de passepasse budgétaires de la ministre de la santé renforcent la mobilisation des urgentistes. La ministre du travail, elle, aura beau gratter avec le «dynamisme du marché» de l’emploi, plus rien ne semble pouvoir cacher la nocivité de son idéologie.

A Lyon, samedi dernier, la centaine de manifestants courageux présents chaque semaine, a vu converger vers elle étudiant.e.s, micro-entrepreneuses, mères et pères au foyer, ouvrier.ère.s et fonctionnaires. Les voilà, dorénavant, proche du millier. La police ne s’y est pas trompée, elle a gazé et chargé dès le départ. A Paris, de nombreuses violences ont entaché les manifestations. Ainsi, Manu a été atteint à l’œil par une grenade lacrymogène jetée par un homme cagoulé. Dans quel «camp» était-il? La police, probablement.

Les colères «ruissellent» et convergent vers l’appel à la grève générale du 5 décembre. Elles vont possiblement s’embraser, à l’instar d’Anas, étudiant de 22 ans qui s’est immolé par le feu à Lyon, après avoir publié sur les réseaux sociaux, «Vive le socialisme, Vive l’autogestion, Vive la sécu». Ceci pour marquer l’Histoire et peut-être faire rendre son dernier souffle au pouvoir macronien.