Changement climatique et santé

Il faut le dire • Cette semaine a lieu la conférence des Nations Unies pour le changement climatique dite COP 25 à Madrid.

Cette semaine a lieu la conférence des Nations Unies pour le changement climatique dite COP 25 à Madrid (et pas à Santiago de Chile, comme prévu initialement, étant donné la juste contestation du président néolibéral et multimillionnaire Piñeda par la rue). COP25, cela veut dire qu’il y en a eu 24 avant et que rien ne change!

L’Organisation météorologique mondiale (OMM )vient de publier, fin novembre, son bulletin annuel des niveaux de CO2 et autres gaz à effet de serre: en 2018, la concentration de CO2 dans l’atmosphère a atteint un triste record.  Et pourtant…

Le changement climatique influe sur les déterminants sociaux et environnementaux de la santé: air pur – doit-on rappeler l’excès de bronchite asmatiforme chez l’enfant en cas de pic de pollution, eau potable – si nécessaire pour la prévention des maladies diarrhéiques, nourriture en quantité suffisante, en particulier dans les zones subsahariennes très vulnérables. Les conditions météorologiques influent fortement sur les maladies à transmission hydrique et celles véhiculées par les insectes. Le changement climatique allongera probablement la saison de transmission de certaines grandes maladies et en modifiera la géographie, et pas seulement «là-bas», mais aussi chez nous.

Ne voit-on pas déjà exploser le nombre de patients, souvent des enfants, atteints de maladie de lyme ou d’encéphalite transmises par des tiques, même dans les régions de moyenne montagne? Mais c’est vrai aussi pour la dengue, le zica (dont on a tant parlé au moment de la coupe du Monde de football au Brésil) ou encore la fièvre jaune. Les enfants, en particulier ceux qui vivent dans les pays pauvres, sont parmi les plus vulnérables aux risques sanitaires, qui résultent du réchauffement climatique. Ils seront plus longtemps exposés à en subir les conséquences.

C’est ce que rappelle un rapport publié récemment. Il est le fruit d’un consensus de 35 centres universitaires de tous les continents et de l’OMS, le Lancet Countdown and climate change. Il insiste sur le fait que que le réchauffement climatique représente une des pires menaces pour la santé dans le monde, mais qu’il est urgent d’agir.

Que l’on prenne le problème sous l’angle social ou de la biodiversité, de la crise du plastique sur terre, mais aussi dans nos lacs ou mers (le Léman n’a plus rien à envier aux océans), de la santé ou de la production agro-industrielle, le danger est partout: il est le fruit du système marchand capitaliste. C’est cela qu’il faut changer. Nos élus fédéraux seront-ils à la hauteur?