Fronde contre l’examen de français à la HEP-Vaud

Vaud • A l ’initiative du syndicat SUD étudiant.e.s et précaires, une pétition a circulé à la Haute Ecole pédagogique vaudoise.

A l ’initiative du syndicat SUD étudiant.e.s et précaires, une pétition a circulé à la Haute Ecole pédagogique vaudoise. Réunissant plus de 500 signatures d’étudiant.e.s, déposé le 27 novembre auprès de la direction de l’établissement, le texte demande d’en finir «avec des pratiques jugées indignes et de mettre en place une négociation autour d’un examen critiqué».

Pour rappel: La HEP fait passer à tou.te.s ses étudiant.e.s un examen obligatoire, ne valant aucun crédit, mais potentiellement éliminatoire: l’examen de «français en tant que langue professionnelle». Censé assurer un certain niveau de langue aux futur.e.s enseignant.e.s, cet examen se présente sous la forme d’une dictée et d’un QCM (de grammaire/vocabulaire; de compréhension de graphique et de texte).

Le syndicat étudiant considère que cet examen est «inadéquat, voire simplement inopportun».  Il rappelle que les étudiant-e-s de la HEP sont évalué.e.s sur leur français lors des autres examens (parfois, six fautes entraînent l’échec pur et simple sans considération pour la qualité des réponses), dans leurs travaux écrits en général et au cours de leurs stages.

SUD étudiant.e.s et précaires rappele aussi que cet examen n’est pas lié au suivi de cours, mais qu’il a des conséquences très violentes en cas d’échec: «S’il n’est pas réussi à la fin de la première année de formation (le nombre de tentatives n’est pas limité, si ce n’est par la durée du cursus, et l’examen est organisé 3 fois par année), la HEP suspend sans autre forme de procès les étudiant.e.s! Pas de cours, pas de stage tant qu’ils/elles n’ont pas réussi cet examen… Quant à la taxe d’inscription, elle, la HEP la prend quand même. Et pour le reste, c’est un cauchemar financier ou professionnel qui s’annonce: fin du droit à une bourse d’études pour les boursiers/ères (il faut pouvoir faire valoir des crédits pour y avoir droit), rallongement des études et éloignement d’une perspective de salaire décent, risque de fin des rapports de travail pour les étudiant.e.s qui sont déjà sous contrat avec une école (dans ces cas-là, les CDD ne peuvent pas être renouvelés plus de deux fois)», vitupère le syndicat.

Il a exigé la fin de la suspension forcée des étudiant-e-s en échec et une négociation sur la forme de l’examen avec la direction de la HEP.

En réponse à l’interpellation, l’institution a rappelé 98% de ses nouveaux étudiants réussir cet examen avant la fin de la première année, «grâce à un important programme de mise à niveau comprenant des séquences d’explications théoriques, des séances de questions en petit groupe, l’accès à une grande quantité d’exercices, ainsi que la possibilité d’un abonnement à une plateforme d’autoformation».