Une non-élection et des questions

Il faut le dire • La tentative de la présidente des Verts, Regula Ritz, de détrôner le conseiller fédéral Ignazio Cassis a fait long feu ce mercredi.

Essayé, pas pu. La tentative de la présidente des Verts, Regula Ritz, de détrôner le conseiller fédéral Ignazio Cassis a fait long feu ce mercredi. Elle n’a rassemblé que 82 voix sur son nom contre 145 voix au Tessinois. La progression des Verts du 20 octobre, qui ont obtenu 13% des voix et une augmentation de 17 sièges, passant à 28 élus, ne s’est pas traduite par une modification de la «formule magique». Notamment du fait de l’absence de soutien des 16 députés vert’libéraux et de la volonté du PDC ou du PLR «d’envoyer un signal pour la continuité et la stabilité dans notre pays».

Ce camouflet infligé à la candidate verte, le centre et la droite ont précisé, de façon magnanime et paternaliste, qu’ils étaient prêts dans l’avenir «à des discussions sur la concordance pour mieux intégrer au gouvernement les principales forces politiques choisies par le peuple».

Tout en reconnaissant que la présence d’écologistes au gouvernement fédéral n’est pas irréaliste, comme l’atteste déjà leur présence dans les Conseils d’Etat cantonaux, les forces de la droite tiennent donc à baliser le terrain et à imposer leurs garde-fous.

Il y a quelques années, l’intégration d’un deuxième conseiller fédéral UDC au collège gouvernemental s’était faite, avec notamment comme but d’enrayer l’activisme des blochériens. La manœuvre a partiellement marché, l’UDC restant un parti ayant tout à la fois un pied dans le gouvernement et l’autre en dehors.

Plus avant dans le temps, les socialistes ont été adoubés par la majorité bourgeoise, en obtenant un premier siège au Conseil fédéral en 1943, du fait de leur position anti-communiste. A intervalles réguliers, les roses s’interrogent pourtant sur la pertinence de leur présence au Conseil fédéral, qui hors de leur poids sur l’administration publique, brouille leurs prises de position.

Les Verts sont à la croisée des chemins. Préféreront-ils finalement revendiquer à tous crins un siège au gouvernement et entrer dans la Grande coalition ou maintenir une certaine radicalité qu’a soutenue dans les urnes une partie de la population le 20 octobre? La question semble réglée.