Désert de fin du monde

Il faut le dire • «Notre maison brûle et nous regardons ailleurs» comme le disait le Président Chirac.

«Notre maison brûle et nous regardons ailleurs» comme le disait le Président Chirac. L’Australie connaît les pires incendies de son histoire depuis septembre, alors que le pays entre seulement dans la période où ceux-ci sévissent habituellement.

A l’origine, une sécheresse au début de l’été australe et des records de températures. Ceux-ci combinés à des vents violents n’ont cessé d’allumer de nouveaux brasiers. Des «orages de feu» contenant peu d’humidité répandent la foudre sur une végétation asséchée. 25 personnes sont décédées, des dizaines portées disparues. Selon l’Université de Sydney, 480 millions d’animaux sont morts. 1’800 maisons ont été détruites. En 4 mois, près 6 millions d’hectares de forêt ont déjà brûlés et le «monstre» reste incontrôlable malgré des conditions plus «favorables». Une vague de chaleur est attendue dans les prochains jours…

Fin décembre, Scott Morrison, premier ministre libéral du pays, maintenait qu’il serait «irresponsable» de tourner le dos à l’industrie du charbon. Il faut dire que le secteur constitue une manne financière gigantesque et une source salariale pour de nombreux Australiens. Selon British Petroleum (BP), le pays était en 2018, le 5e producteur mondial de charbon avec 483 mégatonnes, soit 6,2% du total mondial. De plus, le pays génère près de 70% de son énergie en brûlant ce même charbon.

Ainsi, même confrontés à l’incendie de notre maison, conséquence dramatique du réchauffement climatique, les capitalistes campent sur leurs positions et refusent d’admettre la nécessité d’un changement urgent et radical de société. Ils regardent ailleurs.

Le Premier ministre l’a d’ailleurs bien illustré en partant en vacances avec sa famille, à Hawaï, en pleine catastrophe. Nous savons désormais que l’ampleur du désastre en cours ne provoquera aucune réaction, à la hauteur des défis, sur le plan international.

Le modèle extractiviste et productiviste continuera d’exploiter la nature, mettant en péril la vie humaine sur terre. Le capitalisme vendra chaque rivière, chaque forêt, chaque gramme de charbon, chaque goutte de pétrole. Il continuera d’exploiter et d’exterminer les écosystèmes. Au nom du profit, il est prêt à transformer notre maison en un grand désert ardent.  Il y a comme un air de fin du monde et ils nous font regarder ailleurs.