Trump en fauteur de guerre

Il faut le dire • En faisant exécuter Qassem Soleimani, le chef des Pasdaran iraniens, Donald Trump a ouvert au Proche-Orient une boîte de Pandore.

En faisant exécuter Qassem Soleimani, le chef des Pasdaran iraniens, Donald Trump a ouvert au Proche-Orient une boîte de Pandore , dont le dernier épisode a été marqué par la destruction par un missile iranien d’un Boeing d’Ukraine international airlines.

Faisant suite à la dénonciation des accords sur le nucléaire, cet acte d’agression étasunien contribue à déstabiliser encore un peu plus la région déjà malmenée par plusieurs guerres comme en Irak, en Afghanistan ou en Syrie.

Pour les manifestants de la gauche, qui se sont rassemblés ce mercredi devant la Mission permanente des Etats-Unis et exigeaient le retrait de toutes les troupes étrangères des pays de la région, cet aventurisme et «cette justice Far West» provoqueront, par contrecoup, un repli nationaliste, défensif, réduisant la marge de manœuvre et d’expression des populations descendues par dizaines de milliers dans les rues ces dernières semaines au Liban, en Irak et en Iran.

Dès l’annonce de l’assassinat du général iranien, «le régime de Téhéran a tenté d’instrumentaliser cette mort, en se présentant comme le dernier rempart contre l’agression étasunienne», relevaient-ils. La jeunesse iranienne n’est pourtant pas dupe.

Courageuse, elle est à nouveau descendue dans la rue, en scandant des slogans hostiles aux Gardiens de la Révolution et au régime, alors qu’elle a payé un lourd tribut en novembre dernier. La répression silencieuse du mouvement contre les sacrifices éternellement imposés aurait fait 360 morts, assassinés à bout portant, des centaines de blessés et conduit à plus de 8’000 arrestations.

Pour discréditer cette mobilisation, le régime iranien a dénoncé sans vergogne une «conspiration étrangère».

Clairvoyants, certains étudiants des universités Shahid Beheshti et Amir Kabir à Téhéran, ont rendu publique une déclaration sans ambiguïté sur les fauteurs de troubles: «Ces dernières années la présence des Etats-Unis au Moyen-Orient n’a fait que semer le chaos et le désordre. Néanmoins, nous comprenons aussi que l’aventurisme américain dans la région ne peut pas être une excuse pour justifier la répression intérieure. La seule façon de sortir de notre situation actuelle est de rejeter simultanément le despotisme intérieur et l’arrogance impériale», écrivent-ils, en appelant à un retour à la politique populaire pour sortir de la crise.