Pandémie et impérialisme

Il faut le dire • A l’ombre du Covid-19, la guerre impériale de Trump en Amérique latine se poursuit.

A l’ombre du Covid-19, la guerre impériale de Trump en Amérique latine se poursuit. Aujourd’hui, nous sortons de la sidération sociale que la pandémie a produite. A la une des médias, au cœur des conversations quotidiennes, on ne parle plus que du déconfinement en Europe. Mais l’on voit bien toutes les incertitudes qui entourent encore ce virus. Cette épidémie, qui rappelle notre fragilité biologique, devrait nous inciter à plus de solidarité non seulement individuelle mais aussi entre Etats.

Or, pour Trump et ses conseillers, la mise au pas de toute l’Amérique latine reste une priorité. Bien plus que de s’occuper de la crise sanitaire. Les Afro-américains et les «latinos» payent ainsi très cher l’inégalité de l’accès aux soins dans la supposée «première démocratie du monde». Celle qui a organisé en octobre 2019, un coup d’Etat – avec la complicité de l’Organisation des Etats américains – en Bolivie. Cela en arguant de fraudes électorales, dont on sait maintenant qu’elles ont été inventées. Et plaçant au pouvoir un gouvernement transitoire qui a militarisé le pays et s’est aligné sur Washington dans sa politique extérieure, renvoyant entres autres les nombreux médecins cubains devenus indésirables. Les élections, présidentielle et parlementaire, prévues le 3 mai et dont les sondages prédisaient une nette victoire des candidats du parti de Morales ont été «opportunément» reportées sine die, coronavirus oblige.

Pendant ce temps, la diabolisation du président vénézuélien Maduro bat son plein. Trump et son équipe ont l’ont récemment inculpé de «narco-terrorisme». Sans aucune preuve factuelle. Voyant que son soutien à un Guaido dénué de toute base démocratique a échoué et que le siège économique imposé au peuple vénézuélien n’a pas réussi à isoler Maduro,Trump a mis sa tête à prix dans le style du Far-West. A la clé, une prime de 15 millions de dollars pour toute information qui permettrait de l’arrêter. Parallèlement, le président américain promeut l’idée d’un gouvernement transitoire – sans Guaido, ni Maduro –, omettant de préciser avec qui. L’Europe, elle, applaudit.

Sous prétexte de lutter contre le commerce de drogue entre le Venezuela, le Nicaragua et Cuba, les USA envoient une armada dans les Caraïbes. Malgré tout, le gouvernement Maduro résiste. Il voit sa lutte contre le Covid-19 saluée par la Chine pour avoir pris rapidement des «mesures résolues à haut niveau de responsabilité» comme la déclaration de l’urgence sanitaire et la quarantaine sociale totale. Mieux, en tous les cas que les Etats-Unis ou l’Equateur, dont le président Moreno, aligné sur le grand frère nordiste et contre son peuple a réagi trop tardivement.