Un vrai plan pour l’emploi, vite

Il faut le dire • Retarder la mise en place d’un vrai plan pour l’emploi pour stimuler l’économie et éviter la pauvreté n’est pas tenable.

L’après Covid-19 s’annonce périlleux pour l’emploi, à entendre les brutales annonces de restructurations. A Genève, XPO Logistics a ainsi décidé de résilier les contrats pour la trentaine d’employés de sa succursale à Satigny. Son motif: la fin de la commande avec son unique client cet été. La semaine dernière, la société TESA Technology basée à Renens a annoncé une restructuration visant à supprimer 62 emplois sur 282, soit plus d’un poste sur quatre. De surcroît, Unia considère que le plan social et le délai de consultation sont insuffisants. Au Tessin, selon le site du Forum Alternativo, les agences de travail temporaire licencient à tour de bras comme le montre l’exemple de l’entreprise Agie de Losone. Les agences préfèrent des mises à pied afin d’éviter de payer les cotisations de sécurité sociale et d’assurance qui, dans un régime de chômage partiel, sont versées par l’entreprise.

Outre l’industrie et l’horlogerie, des secteurs comme la restauration, l’hôtellerie, l’aviation ou la vente sont déjà en mauvaise posture avec une hécatombe d’emplois à la clé. Face à cette situation, les pouvoirs publics ont un rôle déterminant à jouer. Récemment, l’USS rappelait que les 26 cantons disposaient ensemble d’une fortune nette cumulée de 35 milliards de francs. Même si des crédits de crise sont débloqués – à l’instar du Canton de Vaud mettant 400 millions sur la table –, ces mesures paraissent «cosmétiques» pour la faitière syndicale. Elle demande un supplément de moyens de la part des cantons pour palier le «choc de la demande» après celui de l’offre durant la pandémie, quitte à s’endetter. Du fait des taux négatifs et du faible endette- ment public suisse en comparaison européenne, les risques sont modérés.

Retarder la mise en place d’un vrai plan pour l’emploi pour stimuler l’économie et éviter la pauvreté n’est pas tenable. Il faut agir maintenant pour éviter une détérioration du marché du travail sur des mois, voire des années. D’où la nécessité vitale de déployer des moyens conséquents pour favoriser le passage d’un système de chômage partiel à une préservation des places de travail et en faire un objectif commun et unique.