Infléchir la politique sanitaire, un leurre

Couurier les lecteurs • Réaction notamment à l’article «Appels au salut commun» GH 9, 11.05.20. (Par Alain Pesse, Aigle)

Après avoir lu l’article, j’avoue être resté dubitatif quant aux résultats escomptés. Si ces différents collectifs pensent qu’ils peu- vent faire pression sur le gouvernement pour qu’il infléchisse sa politique sanitaire – entre autres – par des manifestations ou autres activités, ils vont vers une terrible désillusion.

D’abord, il est bien naïf de croire que le gouvernement défend les intérêts de la population au détriment de cette élite économique qui parasite les circuits économiques. C’est plutôt tout le contraire qui se passe. On l’a vu récemment avec le droit accordé aux entreprises en chômage partiel de distribuer les dividendes aux actionnaires. De plus, il ne faut pas oublier que la plupart des parlementaires sont des hommes (et femmes) d’affaires, d’avocats et autres magistrats. On compte très peu d’ouvriers ou employés comme parlementaires et ce même dans les partis de gauche.

Ensuite, ce serait faux de penser que le gouvernement dirige réellement. Les trois pouvoirs – exécutif, législatif et judiciaire – sont au service du patronat, qui est lui le véritable dirigeant de ce pays (…) Il faut laisser tomber une bonne fois pour toutes cette utopie sociale-démocrate qui est de vouloir humaniser le capitalisme et de demander à la bourgeoisie de réfréner son insatiable appétit d’accumulation des richesses. Il ne faut pas perdre de vue que la bourgeoisie – excepté peut être une infime minorité de la petite bourgeoisie – se jette sur toutes les opportunités de faire du profit comme une meute de chiens enragés se jetterait sur une proie sans défense…

Pour changer de sujet et concernant l’article «Seniors face à la crise», on ne peut que déplorer la mentalité du gouvernement et de certains parlementaires qui consiste à considérer certains individus ou toute une communauté de personnes – en l’occurrence ici, les personnes âgées – comme «inutiles», «improductives», «des charges pour l’État», «sacrifiables pour le bien commun (mais surtout pour l’économie)», «une minorité négligeable», etc.