Mauvaise note pour l’enseignement à distance

Vaud • Cette semaine, le syndicat SSP- Enseignement dans le post-obligatoire du Canton de Vaud a réalisé un bilan de dix semaines d’école à distance dans l’enseignement.

Cette semaine, le syndicat SSP- Enseignement dans le post-obligatoire du Canton de Vaud a réalisé un bilan de dix semaines d’école à distance dans l’enseignement au niveau Secondaire II, à l’école de la transition et dans les écoles professionnelles, sur la base de 300 témoignages d’enseignants.e.s.

La moitié des personnes sondées indiquent avoir travaillé plus qu’en période normale durant le confinement lié au Covid-19, ceci pour maintenir le lien social et pédagogique avec leurs élèves et pour adapter les contenus des cours. Les sondé.e.s pointent «une fatigue physique et psychique croissante, un isolement dans son travail et un dénuement professionnel». «En regard du «gain de temps lié à l’absence de déplacement sur le lieu de travail», seul élément positif, les facteurs de surcharge et de stress l’emportent largement dans l’expérience de l’enseignement à dis- tance», relève ainsi Cora Antonioli, enseignante dans un gymnase et présidente du SSP-Enseignement. Le sondage indique aussi que «les indications reçues des autorités scolaires ont le plus souvent paru peu claires et partielles».

Quant au bilan pédagogique auprès des élèves, il est considéré comme «peu réjouissant», avec le constat de décrochage massif des élèves après la période des vacances de Pâques et un fort taux d’absentéisme, liés en grande partie  à la suppression des notes, à l’abandon du contrôle des présences et à l’absence des examens.

«Malgré les outils numériques (visioconférences, messageries instantanées, courriel, questionnaire et activités en ligne), l’école à la maison n’offre pas une modalité d’apprentis- sage alternatif à l’enseignement présentiel», estime Dominique Dirlewanger, enseignant dans un gymnase. «Le manque de matériel, les conditions d’apprentissage et le déficit de maîtrise des outils de communication révèlent de fortes inégalités au sein de la population scolaire», relève encore le sondage.

Face à ce constat, le SSP annonce qu’il s’opposera «à toute volonté visant à la normalisation et à^l’institutionnalisation des outils d’enseignement à distance». Rappelant au Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC) la nécessité urgente de faire un bilan «plus global et nuancé» de ce type d’enseignement.