Uber Eats salariera ses employés à Genève

Genève • Uber Eats devra salarier ses employés et non plus faire appel à eux en tant qu’indépendants à Genève.

Plate-forme étasunienne de livraisons de repas, Uber Eats devra salarier ses employés et non plus faire appel à eux en tant qu’indépendants à Genève. Pour les syndicats, il s’agit de la fin d’un long bras de fer. Après une injonction de l’État en 2019, qui considérait la société comme un locataire de services et employeur et non comme une simple intermédiaire, suivie d’une condamnation de la Chambre administrative cantonale en juin, la multinationale devra dorénavant octroyer à ses 500 livreurs un salaire de même que des vacances payées et une protection en
cas de maladie et accident. Ceci en payant des cotisations sociales pour continuer à exercer ses activités au bout du lac.

«C’est un changement radical pour la plateforme leader du marché au niveau international, une victoire importante pour les travailleurs et pour le syndicat Unia, qui les défend depuis l’arrivée de Uber Eats en Suisse en 2018», explique le syndicat. A Genève, les contrats seront cependant établis par le biais d’un tiers, la société Chaskis SA. Les syndicats en appellent à des engagements «conformes au cadre légal suisse».

«Après une première analyse de ses nouveaux contrats de travail, nous dénonçons une non-application des conditions de travail obligatoires prévues par la Convention collective nationale de l’hôtellerie-restauration (CCNT). Cette convention garantit aux livreurs le droit à un salaire minimum, un 13e salaire, 5 semaines de vacances», tempête Unia. Rappelons aussi que Uber Eats a fait recours devant le Tribunal administratif fédéral en juin 2020 pour contester la décision cantonale. Celui-ci rendra sa décision en hiver.