Balade artistique en Vallée de Joux

Exposition • «Nature & Industrie» se décline au Sentier sur les bords de l’Orbe en sculptures et photos

«Les Eoliennes» (détail) de Christian Chevalley sur fond de fabriques horlogères. (PJt)

La galerie de l’Essor, propriété de la commune du Chenit, dans la vallée de Joux, propose une exposition hors les murs. Celle-ci, qui part du Centre sportif du Sentier, s’étend sur 3,5 km d’un accès facile. Elle rejoint le canal de l’Orbe, chemine le long de la rivière jusqu’à la tête du lac puis jouxte une zone de marécages protégée.

Promenons-nous…

A son intérêt artistique s’ajoute donc le plaisir d’une belle promenade dans la nature. L’exposition d’œuvres d’art a pour thème «Nature & Industrie». Un sujet particulièrement bien choisi pour cette Vallée de Joux qui cumule activités industrielles, notamment horlogères, zones agricoles, espaces de loisir et nature préservée. Le visiteur peut acquérir à l’Office du tourisme, sis dans le Centre sportif, une brochure contenant les photographies des 31 œuvres présentées, avec un bref commentaire de chacun.e des artistes invités.

Chaos, grenouilles et panneaux

Il s’agit de sculptures réalisées à l’aide de divers matériaux, mais aussi de photographies et peintures. Si elles sont de qualité et d’intérêt inégaux, nombreuses sont celles qui témoignent d’une réelle inventivité et d’originalité dans leur conception. Il est bien sûr impossible de les mentionner toutes. Relevons donc un certain nombre d’œuvres diverses qui nous ont fait une forte impression. Mais chaque visiteur fera ses propres choix!

Composée d’acier et de béton, la structure intitulée Méli-Mélo de Raoul Thonney, «représente le chaos hors contrôle sur notre planète». En effet, le vent que l’on ne peut dompter fait tourner les cercles dans tous les sens. Catherine Mauron a déposé sur l’eau une énorme pièce en résine acrylique peinte, Le Batracien sauvé (VD). Car elle figure la masse des 17’000 batraciens sauvés chaque année de l’écrasement sur nos routes cantonales, lors de la saison des amours qui provoque leur migration vers les étangs. Nicolas Busslinger a récupéré la barrière de son jardin pour créer L’Envers du Décor en Vision Accordéon.
Selon que l’on se place à gauche ou à droite, on y découvre une peinture qui montre un paysage industriel d’usines avec ses cheminées ou une nature vierge. Quant à Pacific 231 de Michel Hirschy, cette œuvre monumentale faite en acier, aluminium et résine reprend le nom d’une locomotive à vapeur qui a inspiré le compositeur Arthur Honegger. Denis Roueche a conçu une «forêt» artificielle de sapins à l’aide de panneaux routiers. Elle s’inscrit particulièrement bien dans la thématique générale «Nature & Industrie» de l’exposition.

Déclin automobile et recyclage poétique

Les pièces sont d’esprit et de taille fort différents. Avec Bang, Boris Dennler a placé une automobile renversée sur des troncs d’arbre. Laissons la parole à l’artiste: «on pourrait dire que la chute de la voiture (l’agonie du modèle économique actuel) est supportée par les troncs qui symbolisent la nature forte et implacable». Autre œuvre qui en impose, Fierté de Dominique Andreae. Cette immense structure de 3560 kilos est constituée de matériaux métalliques de récupération. Elle représente une sorte de montre géante, hommage à la vocation horlogère de la Vallée de Joux.

Terminons cette rapide présentation répondant à un choix subjectif par Vie ultime de Philippe Perroud et l’Atelier PPP. L’artiste a récupéré un vieil arbre sec. Il en a enrobé le tronc et les branches de métal, en utilisant notamment des cuillères et fourchettes, et l’a orné de formes animales et végétales. Le résultat est vraiment poétique. Chacun et chacune trouvera donc, à travers ce périple dans une nature méconnue, de quoi stimuler son imagination!

«Nature & Industrie. Balade artistique au fil de l’Orbe». Le Sentier, jusqu’au 25 octobre. L’accès au parcours est libre.