Un collectif siffle Holcim sur la colline

Vaud • Des militant.e.s de l’environnement viennent de s’installer sur la colline du Mormont à Eclépens pour empêcher l’extension de la carrière de cimenterie d’Holcim.

Il y a moins de 2 jours s’est créée la ZAD sur le site convoité par Lafarge-Holcim dans un énième projet d’extension. Si rien n’est fait, l’entreprise continuera d’obtenir le soutien de la justice et le site de la Birette sera juste complètement rasé d’ici 10 ans!», annonce sur Twitter le collectif des Orchidées. Dans une video sur Youtube, avec force images de leur action, le groupe explique plus précisément sa démarche: «Notre objectif est de protéger un écosystème menacé de destruction depuis de nombreuses années par l’entreprise de cimenterie internationale, Holcim-Suisse. Celle-ci cherche à étendre son permis d’exploitation. Depuis 2013, des associations comme celle pour la Sauvegarde du Mormont, Pro Nature, le WWF ou Helvetia Nostra, ont recouru contre le projet au niveau cantonal. Le recours a finalement reçu une réponse négative en mai. Holcim attend désormais le dernier jugement fédéral qui découlera l’an prochain du recours des ONG contre la décision du Canton de Vaud, avant de pouvoir continuer sa destruction effrénée de ce lieu pourtant unique. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de nous mobiliser avant qu’il ne soit trop tard, face à lenteur des moyens juridiques, à l’impunité des multinationales, à l’absence des lois permettant de défendre réellement la nature, nous occupons physiquement les lieux pour défendre cette colline», explique une des militantes de la cause. Pour ce faire, ils.elles ont installé des barricades, renforcées de pneus et de barbelés, sur le chemin d’accès, construit une yourte, ainsi que de cabanes dans les arbres et occupé la maison abandonnée de la Birette. Un appel à des soutiens en vivres et matériel ainsi qu’aux bonnes volontés a été lancé.

Une balafre sur la colline
Différentes associations pro-climat, comme la Grève du climat ou le collectif Breakfree, saluent l’occupation. Elles soulignent le rôle des industries dans les missions de gaz à effet de serre. Le comité de l’association pour la sauvegarde du Mormont s’avoue «très heureux et ému» de voir cette action concrète de soutien à leur cause, rappelant que sommet de la colline est situé dans une zone figurant à l’inventaire fédéral des paysages, sites et monuments d’importance nationale. «Si le permis d’exploiter était délivré, il en résulterait une balafre supplémentaire de 200 mètres de large sur 600 mètres de long et de 70 mètres de profondeur. Si l’exploitation n’est pas contenue, une grande partie de la biodiversité serait sacrifiée. De plus, le corridor à faune, qui relie le Plateau suisse au Jura par le Mormont, serait atteint», rappelait récemment Pro Natura.

Entre renaturation et greenwashing

Holcim déposera-t-il plainte? Contacté, le cimentier assure «prendre les préoccupations des activistes au sérieux et mène avec eux, comme avec tous ses interlocuteurs, un échange ouvert et transparent. Nous nous réservons toutefois en parallèle le droit de prendre d’éventuelles mesures». «Nous tenons à souligner l’importance que revêt la durabilité de nos activités. Depuis 2013, Holcim a ainsi renaturé et replanté plus de 800’000 m2 de terrain (soit l’équivalent en moyenne de 16 terrains de football par an) en Suisse. Bon nombre d’anciens sites d’extraction de Holcim jouissent même aujourd’hui d’un statut de réserve naturelle comme l’ancienne carrière Testori à Eclépens», assure Artur Got, son responsable presse.

 

Le L.A.C a trouvé un lieu d’amerrissage temporaire

Bonne nouvelle pour le Laboratoire autogéré de création (L.A.C). Cette semaine, le Conseil d’Etat neuchâtelois a décidé de leur permettre de rester dans leur nouveau squat d’artistes à la rue des Crêtets 91 à La Chaux-de-Fonds. Collectif chaux-de-fonnier créé en 2013, le L.A.C. regroupe une dizaine de personnes actives dans différents milieux culturels, festivals ou activités artistiques. Il a pour but de présenter une offre culturelle, sociale et créative accessible à tous, incluant entre autres des résidences d’artistes, ateliers, vernissages, concerts, spectacles ou brocantes.

Mission sociale aussi: pour lutter contre le gaspillage alimentaire, le collectif avait installé un frigo en libre-service pour le passant ou mis sur pied un magasin gratuit d’objets et de vêtements de récupération. Contraint de libérer au 31 octobre leur squat d’artistes de la rue de l’Hôtel-de-Ville qu’il occupait depuis 2013, le collectif avait jeté son dévolu dans un premier temps sur un bâtiment à la rue de la Cure 3 à La Chaux-de-Fonds, endroit qu’il a dû quitter le 21 septembre. Aujourd’hui, son installation à la rue des Crêtets 91, dans un bâtiment appartenant à l’Etat, est temporairement avalisée.