En route vers la «démocrature»?

Il faut le dire • Le 19 octobre, la présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga, indiquait qu’il était minuit moins cinq pour enrayer la courbe de la pandémie.

Le 19 octobre, la présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga, indiquait qu’il était minuit moins cinq pour enrayer la courbe de la pandémie. Deux semaines plus tard, à l’occasion d’une conférence de presse le 3 novembre, la cheffe de la section contrôle de l’infection de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), précisait que la limite de places disponibles en soins intensifs serait atteinte sous cinq jours dans les hôpitaux helvétiques. Les chiffres montrent aussi qu’en Suisse, le taux de cas positifs par millions d’habitant.e.s est actuellement l’un des plus hauts du monde. SOS problème de gouvernance politique.

Du côté du Conseil fédéral, le flou règne de façon régulièrement patente. Il y a quelques jours, Alain Berset annonce la mise sur le marché des tests antigéniques rapides dès la semaine suivante chez le médecin ou le pharmacien. On attend toujours leur arrivée dans ces cabinets et officines. Du côté du Département de l’économie, Guy Parmelin vient tout juste d’édicter une ordonnance pour les cas de rigueur concernant les entreprises qui ont vu leur chiffre d’affaires fondre drastiquement (-60%) à cause de la pandémie. Elle ne déploiera ses effets qu’en décembre, alors qu’on entre dans une nouvelle phase de semi-confinement avec la fermeture de nombreux «commerces non essentiels». Certains ne s’en remettront pas.

Dans le même temps, les cantons ont pris la main sur la gestion de la pandémie. C’est à qui sera le premier à annoncer ces mesures pionnières. Au final de cette course? Tous les cantons romands auront finalement opté pour un semi-confinement, avec d’infimes nuances de détail.

Tout comme au printemps, ces décisions sont prises par arrêtés. Les mesures, imposées depuis le haut sans véritable autre explication que la préservation du système sanitaire et souvent sans concertation avec les partenaires sociaux, mériteraient pourtant plus d’efforts de pédagogie démocratique pour rallier tout.e.s les citoyen.ne.s. Mis hors circuit, certains parlementaires n’hésitent même plus à parler d’ukases. Le nécessaire combat contre la pandémie ne sera victorieux qu’avec l’assentiment plein et entier de la population et de ses représentants.