Neuchâtel serre la vis

Neuchâtel • Fini les apéros et les pièces de théâtre depuis mercredi soir dans le canton. (Par Julien Gressot)

Le Conseil d’État a pris des mesures pour lutter contre la Covid en fermant les bars, les restaurants et toutes les activités culturelles. Il ne sera désormais plus possible de décompresser avec une pression entre ami.e.s après sa journée de boulot ou de manger un menu du jour à midi.

S’il est évident qu’il faut prendre des mesures urgentes pour empêcher les hôpitaux d’être débordés – il aurait été bon d’y penser avant et d’écouter les voix nombreuses qui dénonçaient la mise en concurrence du domaine de la santé et les restrictions budgétaires –, l’incompréhension et la colère dominent devant la cacophonie des discours tandis que la crainte d’être laissé à son triste sort augmente dans la culture et la restauration.

Entretiens avec deux bistrotiers de La Chaux-de-Fonds qui commentent les nouvelles mesures sanitaires qui sont entrées en vigueur le mercredi 4 novembre à 23h. Après un été difficile à essayer de satisfaire les règles sanitaires, la fatigue est perceptible comme le souligne un gérant de café: «Nous étions heureux de pouvoir ouvrir à nouveau et de revoir les clients, mais les contraintes multiples, qui changent très régulièrement, ont ajouté du stress et de nouvelles charges de travail non négligeables».

Du côté des troquets, l’annonce était attendue car il ne devenait plus possible de pratiquer leur activité comme le précise un autre bistrotier: «On préfère pouvoir travailler mais les conditions n’étaient plus remplies pour le faire correctement», même s’il aurait préféré avoir plus de marge pour la gestion des stocks.

Désormais les attentes sont grandes pour ne pas mettre la clé sous la porte même si une certaine résignation voit jour: «On attend impatiemment des aides, sans se faire trop d’illusions sur la capacité du canton à en apporter suffisamment…». Le regard se tourne désormais vers la Berne fédérale: «J’espère que la Confédération va aussi rapidement délier les cordons de la bourse!». Et le cafetier de rajouter que: «L’État ne peut pas oublier le côté «soupape sociale» que constituent les bars et les bistrots».

A noter encore que les magasins demeurent ouverts, il est donc toujours possible d’aller s’acheter le dernier modèle de chez Gucci ainsi que le nouvel IPhone. Ouf!