Management féminin toxique et tyrannique aux TPG

Genève • 19 employés du secteur administratif des TPG ont demandé l’intervention de l’inspection du travail (OCIRT). Ils dénoncent des pressions de deux hauts cadres et un «climat de terreur». La secrétaire syndicale Valérie Solano est en première ligne.

L’affaire est grave. «Les plaignants dénoncent des attitudes tyranniques et colériques de deux dirigeantes, dont l’une de haut rang. Dans le département de cette dernière, l’absentéisme était de 14% en juillet. Elle vient de l’Administration cantonale où elle n’a pas laissé que des bons souvenirs. On peut parler de graves atteintes à la santé. Les employés en arrêt maladie sont systématiquement contactés. On les culpabilise ou on les menace de les renvoyer au médecin-conseil, voir au psychiatre-conseil», relate Valérie Solano, secrétaire syndicale du Syndicat du personnel des transports (SEV). «Dans un premier temps, nous avons saisi le groupe de confiance pour mettre les choses à plat. Mais comme cela n’a rien donné, nous avons saisi l’inspection du travail», précise encore la syndicaliste.

Suspension exigée

Durant le temps de l’enquête, qui débouchera sur un rapport communiqué incessamment à la régie, le SEV demande que les cadres incriminé.e.s soient suspendue.e.s. Ces personnes oeuvreraient dans les secteurs RH et marketing, vente, communication de l’entreprise, comptant environ 70 employée.s. «Il est important de connaître l’ampleur de ces atteintes et de tout faire de protéger les employés», explique un membre d’une commission de surveillance de l’entreprise. Il ne s’avoue guère surpris par cette affaire. «On parle depuis plusieurs mois déjà de dysfonctionnements dans le secteur de l’administration. J’attends avec impatience le rapport intermédiaire de l’OCIRT pour connaître la teneur des témoignages et celle des accusations», souligne-t-il encore.

Inaction directoriale

Pour l’heure, la direction des TPG s’est fendue d’un communiqué interne tout de suite après un premier article de presse paru dans la TdG (6.11.20). «La direction vient de communiquer à l’interne qu’elle prend l’affaire au sérieux. Mais en même temps elle réitère sa confiance aux personnes incriminées sans annoncer de mesures d’enquête. A l’heure où les affaires de harcèlement sexuel et/ou psychologique font la Une des médias romands, l’inaction coupable des dirigeants des TPG est irresponsable», accuse Valérie Solano.
«Si ce management affecte actuellement l’ensemble des travailleurs de l’administration, il se diffuse dans toute l’entreprise. Les employés du technique ou de la conduite en arrêt-maladie sont licenciés alors qu’auparavant la régie cherchait des solutions de réinsertion», précise encore Valérie Solano.