Julien Assange doit être libéré

Il faut le dire • Difficile de comprendre que son transfert aux Etats-Unis ne puisse pas se faire pour des raisons médicales et que dans le même temps on le renvoie dans une geôle.

Double coup de tonnerre cette semaine dans «l’affaire Assange». Alors que lundi, la juge britannique Vanessa Baraitser avait refusé son extradition vers les Etats-Unis pour des raisons de santé, elle a finalement décidé de rejeter mercredi sa demande de remise en liberté sous caution. Le lanceur d’alerte, qui a révélé les nombreux crimes de l’armée étasunienne en Irak, pourrait donc retourner croupir en prison, du fait des «risques élevés de fuite». Peut-être même dans l’établissement de haute sécurité de Belmarsh, où il est incarcéré depuis avril 2019.

Difficile de comprendre que son transfert aux Etats-Unis ne puisse pas se faire pour des raisons médicales et que dans le même temps on le renvoie dans une geôle. Fin novembre 2019, plus de 60 médecins du monde entier avaient relevé la précarité de sa situation mentale et psychologique, alertant sur leurs craintes que «M. Assange puisse mourir en prison». Précédemment, le rapporteur des Nations Unies sur la torture, Nils Melzer, évoquant des symptômes de «torture psychologique, d’anxiété chronique et des traumatismes psychologiques intenses».

Après ces annonces, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) a demandé tout à la fois la «libération» et la «levée immédiate de toutes les charges contre Julian Assange». La première demande est un préalable absolument nécessaire pour que l’Australien puisse préparer sa défense et «faire valoir ses arguments directement et rendre compte des abus dont il a été victime», selon Antoine Vey, son avocat français.

Sur le fond, l’abandon des charges par le gouvernements britannique et les Etats-Unis est aussi nécessaire. Julien Assange n’a fait qu’un travail d’utilité publique et d’information auprès de l’opinion internationale sur des possibles crimes de guerre de l’impérialisme étasunien au temps de Georg W. Bush. «La publication de telles informations est une pierre angulaire de la liberté des médias et du droit du public à l’information sur les méfaits du gouvernement. La publication d’informations dans l’intérêt public est protégée par le droit international et ne devrait pas être criminalisée», estime Amnesty international.

Un droit aussi reconnu par le 1er amendement de la Constitution des Etats-Unis, qui garantit formellement aussi bien la liberté d’ex- pression que de la presse.