Erosion systémique de l’emploi

Neuchâtel • Depuis 18 mois, le taux de chômage et le nombre de demandeurs d’emploi sont repartis à la hausse.

Pour rappel, ces cinq dernières années ont été marquées par trois phases successives. Après le krach boursier chinois de 2015 et l’abandon par la BNS du taux planché avec l’Euro, le chômage progresse parallèlement à une diminution du nombre d’emplois. De février 2017 à juin 2019, la relance de la consommation, le renforcement de l’Euro et la croissance mondiale diminuent les taux de manière constante. A partir du second semestre 2019 et parallèlement à une nouvelle péjoration de la situation conjoncturelle, les taux de chômage ne cessent d’augmenter.

Une chose est certaine: depuis une quarantaine d’années, les cycles économiques et financiers se contractent de plus en plus rapidement et violemment. Ceux-ci expriment surtout l’absurdité du système, confrontée dorénavant à des problématiques sociales et environnementales toujours plus préoccupantes.

Pandémie et chômage

A Neuchâtel, le taux de chômage moyen – indépendamment de la controverse de cet indicateur – se monte désormais à 5%. Les centres urbains, industriels et limitrophes de la frontière, c’est-à-dire La Chaux-de-Fonds, Le Locle et le Val-de-Travers se situent tous trois au-dessus de 6%. Effet collatéral à la situation pandémique, le nombre de demandeurs d’emploi explose, reflétant l’anticipation d’une situation que l’on sait anxiogène et des perspectives peu visibles. Reste que les mesures de soutien à l’économie, l’octroi d’indemnités de chômage supplémentaire durant la première phase de la pandémie, le recours aux aides de réduction des horaires de travail (RHT) ou aux allocations pour perte de gain (APG) exigés notamment par la gauche ont permis de limiter les dégâts.

Modification structurelle et durabilité

Certaines sociétés ont désormais leurs carnets de commandes remplis. D’autres se dirigeront inévitablement vers la fin de leur existence. En effet, la situation pandémique joue un rôle d’accélérateur des mutations économiques et sociales. Au niveau des individus, elle renforce les processus et tendances du système et par là même les disparités. Les classes aisées ont ainsi amassé des fortunes considérables; les classes moyennes et paupérisées ont vu leur épargne au mieux se stabiliser, au pire fondre et disparaître.

La situation actuelle nous oblige à modifier en profondeur les conditions structurelles de la société. Les taux négatifs auraient dû permettre des investissements conséquents susceptibles d’orienter la production vers une plus grande durabilité. Une meilleure répartition des richesses, du temps de travail et l’instauration d’un revenu universel sont désormais indispensables.