Rebond rouge pour les Municipales?

Vaud • Le 7 mars, les électeurs renouvelleront leurs autorités municipales dans le canton. Si les villes sont majoritairement dirigées par la gauche et que les Verts affichent de fortes ambitions, le POP Vaud présente des candidat.e.s. dans de multiples localités.

Municipal lausannois, David Payot est en charge de l’enfance, de la jeunesse et des quartiers. (François Wavre)

La bataille pour la municipalité de Lausanne, où le PS, les Verts et le POP occupent actuellement six sièges sur sept, s’annonce rude. Vingt-six candidat.e.s sont en lice, soit dix de plus qu’en 2016 et 2011. La droite dans ses différentes composantes présente 15 personnes, dont trois quelque peu folkloriques pour le Parti scientifique citoyen. A gauche, l’Alliance qui avait cours entre PS, Verts et le POP n’est pas reconstituée. Ceci du fait de l’appétit des écologistes suite aux élections fédérales de 2019, qui avait vu une vague verte. Ils présentent pour le premier tour la sortante Natacha Litzistorf, aux côtés de deux nouveaux, Daniel Dubas, délégué du Conseil fédéral à l’Agenda 2030 et le conseiller communal Xavier Company. Le PSL affiche ses sortants – le syndic Grégoire Junod et la municipale Florence Germond – ainsi qu’Émilie Moeschler, responsable de la Maison de Quartier de Chailly et vice-présidente du PSL. Qui accompagnent le Popiste David Payot, ministre en charge de l’Enfance, de la jeunesse et des quartiers. Pour sa part, solidaritéS présente 4 candidat.e.s.

Force des engagements sociaux

Le PS et le POP ont décidé d’inscrire leur action autour de «neuf engagements forts». Parmi ceux-ci, un budget de 80 millions de francs pour doubler le crédit d’acquisition immobilière en faveur du logement abordable. Mais aussi l’extension du chauffage à distance ou l’instauration d’une limite de 30km/h pour les véhicules dans toute la ville, ou l’inscription de la parité femmes-hommes parmi les cadres de l’administration ainsi que dans les fondations, associa-tions et sociétés soutenues par la Ville. «Nous allons aussi poursuivre le développement de l’offre d’accueil de jour de manière à pouvoir enfin offrir à Lausanne une place pour chaque enfant qui en a besoin et garantir ainsi un véritable service public de la petite enfance», expliquait David Payot, lors d’une confé-rence de presse commune en octobre.

Au législatif, 396 candidatures ont été déposées pour les 100 sièges. Ils sont occupés actuellement par 33 PS, 21 PLR, 17 Verts, 11 Ensemble à Gauche, 12 UDC-PLC et 6 par le Centre et les Vert’libéraux. Ensemble à Gauche Lausanne (POP, solidaritéS et indépendant.e.s) arbore une liste paritaire et diversifiée de 65 candidat.e.s – 9 sortant.e.s et 56 nouveaux candidats et nouvelles candidates.

Sortie de crise et fond Covid

Le programme de la coalition de la gauche de la gauche veut «une sortie de crise écologique et solidaire» de la pandémie. Elle voudrait ainsi instaurer un fonds Covid pour soutenir les travailleur.euse.s les plus précaires et les indépendant.e.s. Elle ambitionne aussi d’allouer 5% du budget de la Ville à la culture, avec un soutien particulier aux travailleur.euse.s de ce secteur et défend aussi la gratuité des transports publics. Pour lutter contre les différentes formes de discrimination, la coalition propose la création d’une instance de dépôt de plaintes indépendante des forces de police, l’instauration d’une carte d’identité communale pour les personnes sans- papiers. Ou encore l’augmentation du nombre des places disponibles pour l’hébergement nocturne des personnes sans-abri ainsi que dans les structures d’aide et d’accueil d’urgence de jour. «D’autres propositions sur la base de la consultation populaire que nous avons menée auprès de la population seront aussi bientôt révélées», assure Anaïs Timofte, présidente du POP Vaud et candidate à Lausanne.

État des forces à Renens

A Renens, la Fourmi rouge, section locale du POP & Gauche en mouvement ouverte à des indépendant.e.s, troisième parti de Renens, présente trois candidat.e.s à la Municipalité, avec les deux sortant.e.s, Karine
Clerc, Municipale du dicastère Enfance et Cohésion sociale depuis 2006, et Didier Divorne, chef du dicastère Bâtiments-Domaines-Loge- ment et Cultes depuis 2015. Cheffe du groupe parlementaire de la Fourmi rouge et vice-présidente du Conseil communal, Carole Castillo complète la liste comme nouvelle candidate. La liste partira seule au premier tour, le PS et les Verts ayant décidé de faire liste commune.

Pour le Conseil communal, où siègent actuellement 17 conseillères et conseillers communaux (sur 80 élu.e.s), la Fourmi rouge présente une liste paritaire de 36 prétendant.e.s. «Constant dans sa critique d’un système social basé sur le profit et l’accumulation, néfastes tant pour l’humain que pour la nature, notre programme colle de près à notre fil rouge de la lutte pour plus de justice sociale et davantage de participation citoyenne, sans lesquelles les changements écologiques nécessaires se réaliseront en écartant et stigmatisant des pans de la population», a assuré le parti en conférence de presse.

Activisme citoyen

Dans la couronne lausannoise, le POP présente aussi des candidats au Mont-sur-Lausanne sur la liste Le Mont citoyen, emmenée par le Municipal Philippe Somsky et à Cheseaux- sur-Lausanne. A Yverdon-les-Bains, ils sont trois sur la liste PS-POP – solidaires, populaires, durables avec notamment le vice-président du parti vaudois, Luca Schalbetter. L’activiste de la grève du climat, Zakaria Dridi postule au Conseil communal de Sainte-Croix. A Nyon, le responsable régional du syndicat Syna Fabrice Chaperon est dans la course au législatif tout comme deux candidats à Morges et Etoy.

Dans l’Est vaudois, des candidats du parti seront en lice à Montreux, Vevey comme Pierre Chiffelle, ancien Conseiller d’État, et Corsier- sur-Vevey. Pour finir, le parti sera présent à Aigle et Bex. Alors vague rouge après la verte?

Un numéro spécial du journal Résistance sera consacré aux élections communales vaudoises la semaine prochaine.