CFF, la politique de la friche

Vaud • communes et le canton dénoncent le gel des investissements immobiliers des Chemins de fer fédéraux.

La décision de ne pas construire ces projets qui sont prêts et dont l’utilité n’est plus à démontrer en invoquant la crise sanitaire du Covid ne nous convainc pas et n’est, de notre point de vue, pas acceptable de la part d’un acteur public», ont dénoncé cette semaine, le PLR, Le Parti socialiste, Fourmi rouge, et Les Vert.e.s de Renens, à l’exception de l’UDC. En cause, la décision des CFF annoncée le 26 janvier de geler ses investissements immobiliers de 700 millions de francs d’ici à 2025.

Loi sur l’aménagement piétinée

Sur la quarantaine de projets impactés, plusieurs touchent l’Ouest lausannois: bâtiment Est à la Gare de Renens ainsi que réalisation des tours et bâtiments prévus dans le cadre du plan de quartier intercommunal de Malley-Gare, situé à Prilly et Renens. «Laisser des terrains en friche sur ces deux sites stratégiques à proximité de la gare va à l’encontre de la loi sur l’aménagement du territoire qui prévoit la construction de logements et le développement d’activités à côté des gares. Cette loi a été largement acceptée par les Renanais.e.s et ces projets ont été accueillis favorablement par la population», relève la lettre envoyée au président du Conseil communal et lue devant le législatif le 4 février. «La gare de Renens, 3e gare de Suisse romande, est en chantier depuis 2014. Un chantier pour lequel les riverains, dont la patience est à saluer, sont en droit de requérir la fin du projet dans sa globalité», dénonce encore la missive. Elle demande à la Municipalité de Renens de tout mettre en oeuvre avec les CFF pour que la reprise de ces projets puisse être réalisée sans délai.

Vaud se fend d’une lettre

De son côté, le Canton bouge aussi. Il a adressé une lettre au président de la Confédération depuis le 1er janvier 2021, Guy Parmelin. Elle est également signée par les communes de Lausanne, Prilly, Renens et Chavannes. Elle demande au Conseil fédéral (CF) de permettre aux CFF de maintenir leurs investissements immobiliers, «notamment en raison de la nécessité d’avoir une politique anticyclique en période de crise». «Les projets concernés, au bord des voies CFF, participent également à lutte contre le mitage du territoire», souligne la missive.

«Les solutions sont de deux sortes. Soit le CF relève le plafond d’endettement des CFF. Soit il compense les pertes du trafic grande ligne et international des CFF durant la pandémie. Ces deux trafics ne touchent aucune subvention, et cela va des RegioExpress aux TGV en passant par les InteRegio et les InterCity. La lettre constate encore que, contrairement à une grande compagnie aérienne suisse, nulle aide Covid n’a été accordée pour le trafic ferroviaire à longue distance», assure Mehdi-Stéphane Prin, responsable presse du Département des infrastructures et ressources vaudois.