Hauts salaires indécents

Genève • Les salaires mirobolants de certaines directions de régie publique suscitent des remous en pleine pandémie.

Récemment, la Tribune de Genève a révélé que le salaire du directeur général des Hôpitaux universitaires (HUG), Bernard Levrat, avait été augmenté de 70’000 francs en 2020 pour atteindre les 450’000 francs annuels. Cédant aux pressions de la population et du Conseil d’Etat, l’intéressé a renoncé à cette augmentation. Selon un rapport d’audit interne de l’Etat, 3 autres directeurs et 1 directrice de régie publique empocheraient un salaire dépassant les 300’000 francs par an, indemnités et bonus compris. Outre le directeur HUG, celui de Genève aéroport, celle de l’IMAD, ceux des SIG et des TPG sont concerné.e.s. «Voir son salaire augmenter de 70’000 francs en catimini, en pleine crise sanitaire, alors que le personnel n’a pas obtenu un centime de prime ni revalorisation salariale après avoir été au front depuis une année? Ces augmentations sont scandaleuses», dénoncent les socialistes dans un communiqué. Ils s’avouent aussi surpris de constater que la décision de procéder à de telles augmentations a été prise en comité très restreint au sein des régies.

«Le Conseil d’administration de ces régies, qui aurait dû agir comme garde-fou, a appris la nouvelle par voie de presse. Une réforme de la gouvernance de ces régies s’impose pour éviter que le CA ne soit qu’une chambre de validation des décisions prises par le bureau ou la direction», estime le PS.

Un projet de loi qui tombe à pic

Face à cette situation, le parti demande que son projet de loi modifiant la loi sur l’organisation des institutions de droit public (LOIDP) passe rapidement devant le Grand Conseil. Celui-ci exige un plafonnement des rémunérations des hautes fonctions au sein des grandes régies, afin qu’elles ne dépassent pas l’échelle de traitement de l’Etat, soit un salaire maximum de 253’850 francs pour 2021, de même qu’une interdiction des bonus.

Pour l’heure, ce projet de loi a été refusé par la majorité de droite en commission. «Les salaires des directions des institutions de droit public choquent l’opinion publique et pour cause: ils sont souvent plus élevés que celui d’un conseiller d’Etat sans que leurs responsabilités le justifient!», peut-on lire dans l’exposé des motifs. Et encore plus en temps d’austérité et de crise.