Lausanne en passe de conforter sa gauche

Communales vaudoises • A l’issue du premier tour à Lausanne, la liste PS-POP place largement ses quatre candidat.e.s en tête, dont David Payot, en charge de l’enfance, de l’école et des quartiers dans la capitale vaudoise. Interview avant le deuxième tour du 28 mars.

David Payot postule pour un siège à la Municipalité de Lausanne. (DR)

Quelle sera la stratégie du POP pour le deuxième tour? Comment analysez-vous aussi le premier tour?

David Payot Après le cavalier seul des Vert.e.s, ceux-ci ont finalement décidé de se rallier à une liste commune, qui comprendra trois socialistes (Grégoire Junod, Florence Germond et Emilie Moeschler), deux écologistes (Natacha Litzistorf et Xavier Company) et moi- même. L’élection aurait pu être tacite si le PLR n’avait pas présenté deux candidat.e.s (le sortant Pierre-Antoine Hildbrand et Florence Bettschart-Narbel). En ce qui concerne le premier tour, on constate que contrairement à de nombreuses autres communes vaudoises (Vevey, Yverdon, Morges), les élus sortants à Lausanne ont été bien soutenus. La stratégie d’une liste commune PS-POP a été positive, dans la suite d’une continuité de notre politique d’alliance. Nous affronterons le deuxième tour avec un programme commun, fort de huit point comme la gratuité des transports publics pour les personnes au bénéfice des PC ou le développement de places de crèches.

La gauche combative obtient plus de 13% des suffrages à Lausanne, (8,16% pour le POP et 5,38% pour Ensemble à Gauche-solidaritéS- Indépendants) et gagne deux sièges, passant à 13 sièges. Quel bilan en tirez-vous?

Plus globalement, on constate au niveau cantonal que la poussée des Vert.e.s (qui passent de 228 à 427 sièges dans les législatifs à la proportionnelle, ndlr) ne se fait pas au détriment de la gauche combative et populaire, quelle que soit son étiquette, comme on peut le voir à Lausanne, Renens, Vevey (avec la deuxième place de Décroissance- Alternatives), à Montreux ou au Mont- sur-Lausanne, qui voit la délégation du Mont citoyen passer de 23% à 33%. La coalition de mouvements citoyens avec des forces politiques au service de la population a été pleinement soutenue.

Le conseil municipal de Lausanne sera dorénavant à majorité féminine. Votre réaction?

Au-delà du mouvement pour l’urgence climatique, la grève féministe et des femmes de 2019 a eu un impact très fort, qui a eu des effets sur notre représentation. Le POP comptera une délégation entièrement féminine. Parmi les autres élu.e.s, trois sont identifiées comme appartenant au mouvement de la Grève.

Quels seront les enjeux de la prochaine législature?

Il y aura d’abord la concrétisation du Plan climat de la Municipalité, qui prévoit zéro émission directe dès 2030 dans le domaine de la mobilité et zéro émission pour l’ensemble des émissions directes à 2050 au plus tard. Nous devrons aussi agir sur les effets de la pandémie pour les personnes les plus fragiles socialement, en renforçant le filet social. Le POP défend ainsi des propositions pour une sortie de crise écologique et solidaire – notamment la création d’un fond d’urgence Covid communal et l’augmentation des logements à loyers modérés et protégés. Nous développerons aussi la démocratie participative – pas seulement avec des consultations, mais aussi avec des occasions de prendre part aux décisions, et à leur réalisation, sur l’exemple du budget participatif.

Comment analysez-vous la poussée des Verts à l’échelle du Canton?

C’est l’effet d’une prise de conscience des enjeux écologiques, et dans tous les parlements où elle apparaît, cette progression des Vert.e.s s’associe à un renforcement global de la gauche, et jamais à un recul de la gauche combative. C’est donc un phénomène positif. Cela implique toutefois des enjeux pour les mouvements climatiques, qui ne se limitent pas à un seul parti, et aussi pour les Vert.e.s, dont les objectifs électoraux ne se résument pas à la défense l’environnement. Le rôle du POP reste de défendre à la fois la justice climatique et la justice sociale!