On a de pauvres riches

Il faut le dire • La majorité du Grand conseil vaudois a rejeté en début de semaine une motion,qui demandait l’instauration d’un impôt sur les fortunes supérieures à 600’000 francs, dit «Taxe Corona».

La majorité du Grand conseil vaudois a rejeté en début de semaine, la motion de la députée Céline Misiego(POP-Ensemble à Gauche) qui demandait l’instauration d’un impôt sur les fortunes supérieures à 600’000 francs, dit «Taxe Corona». Il visait à éviter, dans le contexte de crise que nous vivons, d’avoir à amputer le financement des services publics au détriment des prestations, et donc de la population, en augmentant les recettes fiscales.

«A titre d’exemple, une multiplication par 1,5 du taux actuel d’imposition pour les revenus supérieurs à 600’000 francs permettrait de fournir plus de 300 millions de francs au canton. Une telle hausse d’impôt sur la fortune ne représenterait que 717,65 francs pour le contribuable concerné», plaidait la députée sur le site d’information Bluewin.

On apprenait sur ce dernier, par la voix du PLR Gérard Mojon, que si la droite se refuse à cet effort supplémentaire demandé aux grandes fortunes en temps de crise, c’est pour les «inciter» à rester parmi nous. L’UDC, Jean-Luc Chollet, y ajoutait la bonne vielle rengaine des petits propriétaires immobiliers ou de petits entrepreneurs «qui ont investi leur fortune dans un outil de travail».

Il faut leur dire que si nos petits (et surtout gros) propriétaires de logements (du leur et parfois de celui des autres) et «entrepreneurs» qui ont investi dans leur propre outil de production, dont la fortune excède, au minimum, le demi-million de francs, vont si mal qu’une augmentation de 700 francs de leur contribution au bien commun les contraindrait à émigrer, ils devraient s’interroger sur la situation des autres. Vous savez. Celles et ceux qui (leur) payent un loyer, dépendent d’un salaire, qu’ils.elles ne touchent bien souvent plus en intégralité, depuis des mois, voir plus du tout. Les travailleurs et travailleuses, dont pour beaucoup, les services publics et leurs prestations sont l’une des rares richesses possédées.

L’esprit de solidarité envers celles et ceux qui vivent dans le besoin en est une autre. De celle-là, nos riches ou du moins ceux élus pour défendre l’intérêt de leur classe, la bourgeoisie, semblent cruellement manquer.