Elections cantonales: la gauche s’affirme

Valais • Le bilan du renouvellement du Grand Conseil a été favorable à la gauche progressant de 7 sièges. Malgré des résultats estimables, le POP n’atteint pas le quorum.

Commençons par le Grand Conseil, puisque nous vivons en régime parlementaire. Le 7 mars, le Valais s’était pourvu d’un nouveau Grand Conseil de 130 députés. Globalement, les résultats ont été favorables à la gauche – PS et alliés avec 20 sièges, et Verts avec 13. Elle a gagné 7 sièges, 5 pour les Verts et 2 pour le PS et alliés. C’est bon à prendre, d’une part parce qu’on voit que le progrès des Verts ne se fait pas sur le dos du reste de la gauche (c’est peut-être le fruit de l’appel du pied écologiste en direction des centristes), et d’autre part parce qu’il est probable qu’au parlement les deux forces désormais autonomes sauront collaborer sur un grand nombre d’objets.

Une autre cause de satisfaction est la représentation féminine qui, sans compter les suppléantes, fait un bond impressionnant de 25 à 45 élues. La droite et le centre droit restent pourtant majoritaires de façon écrasante en occupant encore 75% des places, le PDC (48 sièges) poursuivant sa «descente aux enfers» en perdant 7 sièges, le PLR (27 sièges) et l’UDC (22 sièges) restant stables.

Optimisme de mise

Pour le POP, comme il fallait s’y attendre, le succès ne fut pas au rendezvous. Mais l’absence d’élu.e.s ne doit pas décourager. Le POP a été bien reçu par les autres forces de gauche qui n’ont pas tenté de le neutraliser. Malgré la campagne difficile du fait de la pandémie, malgré sa quasi-invisibilité dans les médias qui dans cette région ne s’intéressent aux petits partis de gauche que s’ils affaiblissent le PS, le POP pour ses débuts a réalisé d’assez bons scores.

Dans le district de Monthey, pour la députation, Yves Niveaux arrive deuxième de la liste dans sa commune, à 16 voix du PS Blaise Carron, un syndicaliste très connu, et sur le district il remporte 1941 voix et Blaise Carron 2415; pour la suppléance, Adrien D’Errico manque l’élection pour 16 voix. Dans le district de Martigny, Johan DonnetDescartes reçoit 2335 voix pour la députation, la première élue en obtenant 2983; pour la suppléance, Jacqueline Lavanchy engrange pour sa part 2383 suffrages, contre 2876 pour le mieux élu. Dans le district de Conthey, Michel Pieren, pour la députation, récolte 1290 voix face aux 1738 suffrages de la seule élue.

Dans le district de Sierre enfin, si Olivier Matter ne devient pas député, il recueille tout de même 2592 voix, le mieux élu en obtenant 3588. Ce bilan loin d’être médiocre incite à l’optimisme, et nul doute que la prochaine fois, des élu.e.s seront à l’arrivée.

Gouvernement de droite

Pour le Conseil d’Etat, dont le second tour vient de se dérouler le 28 mars dernier, les citoyen.ne.s ont ratifié la formule 2 PDC et 1 personne élue pour chaque grand parti minoritaire (PS, PLR, UDC). Les efforts considérables accomplis entre les deux tours n’ont pas permis au «grand vieux parti» de sauver son troisième siège et sa majorité, Christophe Darbellay, jadis revenu de Berne en «leader», étant d’ailleurs le plus mal élu au second tour.

Le nouveau Conseil d’Etat sera donc ainsi composé: Roberto Schmidt (PDC du Haut-Valais), Franz Ruppen (UDC du HautValais), Mathias Reynard (PS du BasValais, premier PS à venir de cette partie du canton), Frédéric Favre (PLR du Bas-Valais) et Christophe Darbellay (PDC du Bas-Valais). La ligne du gouvernement ne va sans doute pas changer, car si un PS plus profilé tirera un peu à gauche, l’UDC est de retour et poussera à droite. Espérons seulement que, minoritaire dans un gouvernement de droite, Mathias Reynard ne perdra pas trop vite, comme tant de magistrats PS, les qualités de dynamisme et de combativité qu’on a souvent pu lui reconnaître.