Depuis 2004, ce journal fondé en 1957 à Berlin-Est, figure régulièrement dans le rapport fédéral sur la protection de la constitution au chapitre «extrémisme de gauche», où il est classé comme un «groupement» qui poursuivrait des «objectifs anticonstitutionnels». Dans une lettre ouverte adressée à tous les groupes parlementaires du Bundestag à la mi-mars 2021, la rédaction, l’éditeur et la coopérative se sont plaints de cet empiètement drastique sur la liberté de la presse et la liberté d’opinion. Ils ont également souligné les «désavantages concurrentiels considérables» pour le journal. Ainsi, la compagnie ferroviaire Deutsche Bahn, diverses municipalités et stations de radio refusent de louer des espaces publicitaires, des bibliothèques bloquent l’accès en ligne au journal, et une imprimerie a refusé de produire une autre publication comportant une publicité pour Junge Welt.
En réaction à leur lettre, le groupe parlementaire du parti Die Linke a demandé au gouvernement fédéral les raisons de cette surveillance par les services secrets. Celui-ci a finalement répondu, accusant notamment le journal… «de se référer souvent positivement (aux) maîtres communistes, surtout Lénine, Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht, Karl Marx et Friedrich Engels». «Le journal se déclare solidaire des pays communistes et socialistes tels que Cuba et soutient leur politique», s’est indigné Günther Krings, membre de la CDU au parlement, au nom du gouvernement.
Outre un appel national et international, le journal marxiste entend répondre aux attaques en augmentant ses abonné.es. Une campagne pour gagner 1000 lecteurs et lectrices supplémentaires a été lancée. Pour l’heure, 290 ont répondu à l’appel.
