Itinéraire d’un choix

Il faut le dire • C’est quoi un certificat Covid? «C’est une possibilité, c’est un choix laissé à celles et ceux qui le veulent», expliquait le Conseiller fédéral en charge de la santé, Alain Berset, sur les ondes de la RTS, le 5 mai dernier (Forum).

C’est quoi un certificat Covid? «C’est une possibilité, c’est un choix laissé à celles et ceux qui le veulent», expliquait le Conseiller fédéral en charge de la santé, Alain Berset, sur les ondes de la RTS, le 5 mai dernier (Forum). Nous étions alors en pleine campagne référendaire contre la «Loi Covid-19». Rappelons que celle-ci portait «essentiellement» sur les aides économiques, mais pas seulement. Elle posait également la base légale permettant la création d’un «certificat sanitaire». Ceci par son article 6a qui n’avait pas été inscrit dans le livret rouge d’information à destination des votants.es.

Depuis, cette «possibilité» d’opter pour un certificat se mue en une obligation qui ne dit pas son nom. Ainsi, il est interdit depuis lundi, sous peine d’une amende de 100 francs, d’aller au bistrot (en intérieur), à la piscine (idem), au musée, à la bibliothèque ou encore dans les centres sportifs, sans être en possession d’un certificat attestant d’une vaccination contre le Sars-Cov-2, d’une contamination récente ou d’un test antigénique négatif. Certes, faute d’avoir été contaminé.e ou d’avoir fait le «choix» de se vacciner, il est toujours possible de réaliser un test gratuitement. Seulement ce dernier sera payant à compter du 1er octobre. De quoi drastiquement diminuer la marge dont on dispose pour décider de se vacciner ou non, à moins de renoncer facilement à sa vie sociale, sportive et culturelle.
S’il existe un consensus scientifique pour affirmer que la vaccination est outil efficace de lutte contre l’épidémie, pour l’instant du moins, car des variants pourraient émerger et changer la donne, il y a de quoi douter de l’efficacité de la parole politique en la matière. Un doute alimenté par le fait que les parlementaires ne sont pas, pour l’heure, contraint.es de devoir disposer d’un certificat pour siéger en session (Léman Bleu).

Alors qu’en Suisse comme ailleurs, les populations se divisent quant à l’utilisation de «pass» et certificats, sur fond de polémiques quant aux vaccins et traitements, faire passer un bout de loi en catimini, le présenter comme permettant un «choix», puis pressuriser la population pour qu’elle se vaccine, voilà qui devrait constituer un terreau fertile à tous les complotismes. Un terreau sur lequel l’extrême droite s’attelle à faire pousser des voix.