Priorité cantonale pour le logement?

Genève • La gauche et les syndicats parent, par un référendum, un projet antisocial du MCG en matière d’accès au logement.

Le 2 juillet, le MCG avait fait passé une révision de loi sur le logement (LGL), avec comme objectif de restreindre l’accès au logement social pour les résidents étrangers. Pour ce faire, le parti anti-frontaliers a proposé d’imposer un délai de résidence de 4 ans au cours des 8 dernières années au lieu de 2 sur les 4 dernières années pour postuler à un appartement du parc public, au nom de la préférence cantonale au logement. Rapidement, des associations comme l’Asloca ou le Rassemblement pour une politique sociale du logement (RPSL), la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS), la gauche et les Verts ont lancé le référendum, qui vient d’être déposé à la chancellerie. Tout en reconnaissant que près de 8’000 personnes sont inscrites sur les listes d’attente des fondations pour le logement social, les référendaires condamnent une révision contraire à «l’urgence sociale et à la dignité humaine».

«Sous un titre trompeur, la droite et le MCG ne résolvent pas le problème de la pénurie de logements sociaux et attisent les divisions dans la population concernée sur le fondement de la durée de résidence», soulignent-ils encore, dénonçant dans le même temps les propensions de la droite à remettre aussi en question la proportion de logement d’utilité publique en général et dans divers secteurs, dont le quartier PAV (Praille-Acacias-Vernets). «Si cette loi entrait en vigueur, elle aurait notamment pour conséquences de maintenir longtemps dans la précarité des locataires soutenus par les services sociaux et qui, ayant perdu leur logement, sont hébergé.es dans des appartements d’urgence ou à l’hôtel. Elle discriminerait en outre les Genevois.es ou les Confédéré.e.s de retour dans le Canton après s’être installés à l’étranger ou ailleurs en Suisse», précisent encore les référendaires.