Contre des recherches et un enseignement au rabais

Suisse • Ce vendredi 8 octobre, le collectif Pétition Academia déposait à Berne son texte en faveur de la pérennité du secteur de la recherche et de l’enseignement universitaire. Pour réveiller les chambres fédérales.

Le Collectif regroupe plusieurs associations du corps intermédiaire et des doctorant.es des universités suisses. Il est soutenu par les syndicats du SSP et du SIT. Son objectif? Permettre la création d’emplois permanents dans le monde académique et assurer de meilleures conditions de recherche, d’enseignement et de travail pour le personnel d’assistant.es engagé en contrat à durée déterminée (CDD).

Précarité contractuelle

Dans leur pétition, les signataires rappellent que 80% du personnel scientifique des hautes écoles universitaires est employé sur des contrats précaires. «C’est le cas des 41’000 personnes qui constituent en Suisse le «corps intermédiaire», une catégorie regroupant doctorant.e-s, post-doctorant.es, chargé.es d’enseignement et collaborateurs.trices scientifiques». Et d’ajouter que «leurs conditions d’emploi sont marquées par des contrats multiples à durée déterminée, au mieux de quelques années, fréquemment de quelques mois, couramment à temps partiel et souvent liés à des projets de recherche limités dans le temps, des revenus insuffisants, peu d’autonomie dans l’organisation d’activités académiques, une dépendance personnelle vis-à-vis des professeur.es et des perspectives quasi inexistantes d’occuper un jour un poste académique stable.»

Interviewée par le journal du SSP, une assistante doctorante à Genève signale des taux d’activité entre 25% et 40%, «rendant très difficile dans le même temps de trouver du travail à côté, car les heures effectives de boulot sont nettement plus élevées que ce que stipule leur cahier des charges». Elle relève aussi qu’une part importante de ces personnes en contrats précaires ont plus de 35 ans, ce qui les met dans une situation de grande vulnérabilité, «à un âge où beaucoup pensent à fonder leur famille».

Postes stables revendiqués

Forte de plus de 8000 signatures, soutenue outre les principaux intéressés par l’Union suisse des étudiant.es (UNES) ou la Conférence universitaire des associations d’étudiantEs de l’Université de Genève (CUAE), la pétition demande la création d’un nombre conséquent de postes stables pour les chercheur.euses post-doctoraux.ales. «L’Assemblée fédérale doit adresser un message clair aux établissements d’enseignement supérieur, à leurs instances représentatives et au Fonds national suisse (FNS) pour que les politiques d’engagement et de promotion de la relève soient réformées avec l’objectif de créer un nombre conséquent de postes stables, accessibles le plus rapidement possible après l’obtention du doctorat», revendique la pétition.

«Même si les universités sont des institutions cantonales, dont la plus grande partie du budget est définie par les cantons, une part significative de la politique scientifique suisse – et de son financement – se décide aussi au niveau fédéral», rappelle l’assistante doctorante genevoise. n

Infos complémentaires sur www.petition-academia.ch/fr/accueil