Enfants touchés par la crise climatique

Environnement • L’UNICEF avertit des conséquences du changement climatique sur les enfants et invite les Etats à prendre des mesures pour garantir l’accès à l’éducation et aux besoins fondamentaux.Paru sur Tierra Viva (adapté par la rédaction)

Un enfant sur sept dans le monde vit dans des zones affectées par au moins cinq risques climatiques importants. (UNICEF/UN0286415/Akash)

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) appelle aussi à la réduction des émissions de carbone pour éviter que la situation ne s’aggrave et à une plus grande participation des enfants à la prise de décision. L’agence a révélé que la moitié des petits du monde sont directement touchés par la crise climatique. Ces données proviennent de l’indice de risque climatique. Il s’agit du premier rapport de l’agence relatif à l’impact du changement climatique sur les enfants, en termes de phénomènes associés comme la chaleur extrême ou les cyclones.

Environ un milliard d’enfants, soit près de la moitié des 2,2 milliards dans le monde, vivent dans l’un des 33 pays considérés comme «à très haut risque». Ceci en raison de leur exposition aux effets du changement climatique. L’étude a été publiée en partenariat avec l’organisation Friday for the Future à l’occasion du troisième anniversaire du mouvement mondial des jeunes en faveur du climat, qui a débuté lorsque la militante suédoise Greta Thunberg a appelé à une grève des écoles pour exiger des mesures immédiates afin de freiner le réchauffement de la planète.

Mineurs en grand danger

Un milliard d’enfants sont confrontés à une combinaison mortelle de différents risques, aggravés par l’exposition à de multiples chocs climatiques et environnementaux. Mais aussi une grande vulnérabilité due à la précarité des services essentiels dont ils bénéficient, tels que l’eau et l’assainissement, les soins de santé et l’éducation.

Selon l’enquête de l’UNICEF, segmentée par risque, le nombre d’enfants fortement exposés est de 240 millions, du fait des inondations côtières. 330 millions seraient menacés par des inondations fluviales, 400 par des cyclones, 600 par des maladies à transmission vectorielle, 820 par des ondes de chaleur, 920 par une forte exposition à la pénurie d’eau et 1 milliard par les niveaux élevés de pollution de l’air.

«Les chocs climatiques et environnementaux portent atteinte à l’ensemble des droits des enfants, qu’il s’agisse de leur accès à l’air pur, à la nourriture et à l’eau potable, de leur droit à l’éducation, au logement, à la protection contre l’exploitation ou même à la survie. La vie de pratiquement tous les enfants sera affectée», a déclaré Henrietta Fore, directrice exécutive de l’agence des Nations unies pour l’enfance.

Chocs climatiques majeurs

On estime que 850 millions d’enfants – soit un enfant sur trois dans le monde – vivent dans des zones où se superposent au moins quatre des chocs climatiques et environnementaux susmentionnés. En outre, pas moins de 330 millions d’enfants (un sur sept dans le monde) vivent dans des zones affectées par au moins cinq risques importants. Les populations les plus touchées sont celles de la République centrafricaine, du Tchad, de la Guinée et de la Guinée-Bissau.

«Ces chiffres vont continuer à s’aggraver à mesure que les effets du changement climatique s’accélèrent», prévient l’ONU. Si presque tous les enfants du monde sont impactés par l’une de ces menaces climatiques et environnementales, les données révèlent que les pays les plus touchés sont confrontés à des crises multiples et souvent superposées qui pourraient compromettre les progrès du développement et accroître les privations des enfants.

Appel aux Etats et entreprises

Le rapport de l’UNICEF révèle des incohérences entre les pays où les émissions de gaz à effet de serre sont générées et ceux où les enfants supportent le poids du changement climatique. Au total, les 33 pays «à très haut risque» ne sont responsables que de 9% des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2). En revanche, sur les dix pays qui génèrent le plus d’émissions (près de 70% du total), un seul est classé dans la catégorie des pays à «risque très élevé» de l’indice.

Pour toutes ces raisons, l’UNICEF a adressé une série de demandes aux gouvernements et aux entreprises. Il s’agit notamment d’accroître les investissements dans l’adaptation et la résilience au climat dans les services les plus importants pour les enfants. Elle appelle également à l’adaptation de services essentiels tels que les systèmes d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène et les services de santé et d’éducation.

En ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, l’UNICEF affirme que d’ici 2030, les pays doivent réduire leurs émissions d’au moins 45% (par rapport aux niveaux de 2010) pour éviter que les températures ne dépassent 1,5 degré Celsius. Elle demande également que les enfants bénéficient d’une éducation à l’environnement et qu’ils soient associés aux négociations et aux décisions sur le climat aux niveaux national, régional et international, y compris à la COP26.

Infos complémentaires sur www.unicef.org/reports/climate-crisis-child-rights-crisis