Les sous-traitants de Nespresso, c’est beaucoup trop fort de café

Vaud • Samedi 23 octobre devant la boutique Nespresso de Lausanne, une trentaine de salariées de deux entreprises sous- traitantes du producteur de capsules de café sont venues réclamer le paiement du salaire d’usage conformément à la CCT de location de service.

La sous-traitance en cascade ne finit pas de faire parler d’elle. Samedi 23 octobre devant la boutique Nespresso de Lausanne, une trentaine de salariées de deux entreprises sous- traitantes du producteur de capsules de café sont venues réclamer le paiement du salaire d’usage conformément à la CCT de location de service alors qu’ils reçoivent jusqu’alors un salaire de 14,45 CHF de l’heure et une prime d’équipe de 2,50 CHF.

«La société sous-traitante Marvinpac, entreprise de Châtel-St-Denis, travaille clairement pour le haut de gamme, mais paie des salaires au-dessous des règles légales et conventionnelles. Son modèle d’affaire repose sur le recours massif à des travailleuses et travailleurs temporaires sous-payés comme ceux et celles de l’entreprise de location de services Kelly Services SA sise à Vevey», expliquent les syndicats Unia des cantons de Vaud et Fribourg.

«Depuis juin, des discussions ont été entamées entre d’une part Marvinpac et Kelly Services et d’autre part les travailleurs et travailleuses et le syndicat Unia. Une proposition a été formulée, demandant le paiement rétroactif du salaire d’usage prévu par la CCT. Marvinpac et Kelly Services ont refusé ces propositions», précise le syndicat.

Suite à la manifestation, les deux entreprises ont informé les travailleurs et travailleuses que leur salaire de base serait augmenté de 1,50 CHF brut de l’heure, avec effet au 1er octobre, et que la prime d’équipe serait intégrée au salaire en janvier 2022. «Cette adaptation reste largement insuffisante au regard des salaires pratiqués dans la branche», tranche le syndicat. Selon le calculateur de salaires de l’Office fédéral de la statistique (OFS), le salaire devrait osciller entre 22 et 26 francs de l’heure en fonction de l’ancienneté. On est loin du compte.

Le syndicat en aussi appelé Nespresso «à assumer sa responsabilité sociale. «La somme des arriérés demandée par les travailleurs et travailleuses avoisine les 420’000 francs. Cela représente, en part du chiffre d’affaires, 44 minutes de production de capsules. Une somme ridicule. Alors que l’industrie recourt massivement au travail temporaire, les entreprises commanditaires doivent maintenant s’assurer que l’ardoise laissée par une sous-traitance en cascade irresponsable soit définitivement réglée», estime Unia.

En parallèle de cette sous-enchère salariale, le syndicat a aussi constaté que Kelly Services effectuait ces dernières semaines un licencie- ment collectif sans respecter les obligations légales de consultation du personnel. Il a saisi le service vaudois de l’emploi pour que le locataire de service respecte la loi.