Smood: la grève qui n’en finit pas

Suisse • Les grévistes de Smood débrayent dans une huitième ville de Suisse romande.

Image : Jeunes POP Vaud

Le mouvement fait tache d’huile. Cette semaine, des livreurs de Smood ont aussi débrayé à Genève, affectant ainsi une huitième ville en Suisse romande. A l’occasion d’une conférence de presse, le syndicat Unia, qui appuie les grévistes, a fait ses calculs et estimé que les salariés de la société de livraison de repas touchaient aux alentours de 15,40 francs de l’heure. «Une telle rémunération contrevient aux dispositions cantonales sur le salaire minimum, à la convention collective de travail de la location de services et à celle de l’hôtellerie-restauration. Nous demandons à Migros de faire cesser ce dumping salarial en exigeant de son entreprise partenaire de se mettre immédiatement en conformité», a insisté Unia. Cette faible rémunération s’ajoute aux autres griefs des employés concernant les plannings, le manque de transparence sur la saisie du temps de travail, le décompte des pourboires ou le calcul des frais pour l’utilisation du véhicule privé.

Dans un communiqué, Smood, qui assure négocier une convention collective d’entreprise avec le syndicat Syndicom, a annoncé entrer en matière sur la demande de ses livreurs, notamment la mise en place d’un salaire de base de 23 francs et dit vouloir améliorer la transparence de sa nouvelle application de livraison, au centre de nombreuses plaintes. La société veut que ses concurrents (Uber Etats, eat.ch, etc) souscrivent aussi à des règles.

Commentant cette déclaration, Unia s’est montré plutôt circonspect: «Il s’agit d’un premier signe qui est une conséquence directe du mouvement de grève en cours. Il s’agit cependant de déclarations sans garantie et qui n’ont fait l’objet d’aucun protocole d’accord, ni de discussion avec le comité de grève et Unia. Jusqu’à maintenant, Smood a refusé tout dialogue. Cette attitude ne peut pas continuer plus longtemps.»