Le Locle à l’heure popiste

Spécial 1er Mai • Denis de la Reussille est président de la ville du Locle et député popiste au Grand Conseil neuchâtelois. Il nous parle de l'avenir de sa ville.

Denis de la Reussille est président de la ville du Locle et député popiste au Grand Conseil neuchâtelois. Il nous parle de l’avenir de sa ville.

Tout comme Genève, la ville du Locle connaît un important flux transfrontalier, craignez-vous des réactions anti frontalières du type du MCG ?
Denis de la Reussille Sur le canton de Neuchâtel et la ville du Locle, cela ne se passe pas trop mal. La ligne du conseil communal sur le sujet reste cependant claire. Nous préférerions que les salariés qu’ils viennent de France ou du Plateau suisse s’installent dans notre région et deviennent des résidents plutôt que frontaliers, du fait que le trafic pendulaire génère un engorgement du centre-ville du fait du passage de près de 25’000 voitures par jour. Ceci étant dit, il faut toujours rappeler que la contribution fiscale des frontaliers au budget de la ville est importante. Cela représente 5 millions de francs sur un budget total de 68 millions. Ce n’est pas négligeable. Afin d’éviter des réactions de stigmatisation des frontaliers, nous essayons aussi de rendre attentives les entreprises à conserver un équilibre dans leur politique d’engagement de personnel. Au niveau cantonal, nous rappelons aussi régulièrement à l’Etat qu’il doit effectuer des contrôles pour éviter la sous-enchère salariale.

Existe-t-il des solutions pour réduire le trafic routier dans votre commune ?
C’est un des enjeux important pour la commune. Une des alternatives au trafic routier est le train. Nous nous félicitons donc que la ligne de chemin de fer de TER franc-comtoise Besançon-Morteau-La Chaux-de-Fonds ait été sauvée. Les rames ont été modernisées, les fréquences de passage augmentées. Ce qui fait que ce train transfrontalier est aujourd’hui plein tous les jours.

En tant que président du Locle, quel développement urbain voulez-vous privilégier pour votre ville ?
Le Locle est traditionnellement connu pour ses deux secteurs industriels que sont l’horlogerie et la machine-outil. Mais aujourd’hui, notre tissu industriel s’est diversifié avec l’émergence d’un secteur technico-médical qui représente près de 1000 emplois dans la commune. Pour accompagner cette évolution, nous misons sur la formation. Il faut donc se féliciter que le canton de Neuchâtel veuille rapatrier certaines formations techniques du niveau secondaire dans les locaux de l’Ecole d’ingénieurs du Locle. La blessure a été vive quand celle-ci avait déménagé à Neuchâtel.
Plus globalement, nous voulons continuer à maintenir la qualité de vie de notre cité, où les gens peuvent, par exemple, rentrer à la maison à midi, du fait que les lieux de travail ou d’étude sont proches du domicile de chacun. C’est dans cette optique que nous favorisons la construction de nouveaux quartiers écologiques et de proximité. En tant qu’élu popiste, je suis aussi fier que le Locle ait pu améliorer et même augmenter ses prestations complémentaires municipales pour les plus faibles.