La nouvelle réorganisation judicaire n’enchante pas tout le monde

L'implantation d'un tribunal unique à La Chaux-de-Fonds suscite la grogne des magistrats du Littoral.

L’implantation d’un tribunal unique à La Chaux-de-Fonds suscite la grogne des magistrats du Littoral.

Le Conseil d’Etat neuchâtelois poursuit sa logique de concentration et de suppression de services qu’il considère comme des doublons. Profitant de la réforme fédérale de la justice, qui entraîne diverses modifications au sein des cantons qui doivent l’appliquer, le gouvernement a décidé de ne conserver qu’un seul hôtel judiciaire pour l’ensemble du canton. Il a choisi La Chaux-de-Fonds pour le recevoir dans un ensemble immobilier à construire près de la gare. Bien entendu, il n’est pas question de savoir si un tel regroupement est profitable à la population, non, ce qui détermine l’opération aux yeux du Conseil d’Etat, ce sont les économies envisagées à long terme. En attendant les économies, le parlement devra voter une demande de crédit de 2,6 millions (!) pour l’étude de cette implantation.

Mais à côté de ces considérations financières d’intérêt public, voilà que dans un courrier les magistrats de Littoral s’offusquent d’une telle implantation. Dans leur argumentaire, ils font feu de tout bois. S’ils estiment urgent d’augmenter leur dotation administrative, alors que le Conseil d’Etat propose d’attendre de voir ce que donne la réforme dans les faits, ils tiennent le discours inverse concernant l’emplacement…

Pour les députés popistes Daniel Ziegler et Cédric Dupraz, cette lettre est pour le moins de mauvaise foi. Les magistrats viennent majoritairement du Bas et n’ont manifestement pas envie de travailler dans les Montagnes. Malgré la position peu crédible des hommes de loi, la centralisation en tant que telle n’est pas à défendre. Les députés popistes défendent le principe d’une double implantation.
Cependant, il semble bien que la décision, qui relève de la compétence du Conseil d’Etat, est prise et qu’il ne reviendra pas en arrière. Dans ce cas, si regroupement il y a, autant que cela se fasse dans le Haut que dans le Bas ! Il s’agit en effet du respect de l’équilibre entre les régions ou du difficile jonglage politique que doivent tenter de faire les élus.