La mobilité urbaine fait station à La Chaux-de-Fonds

la chaux-de-fonds • Les électeurs se prononcent sur un projet de mobilité douce combattu par le TCS.

Les électeurs se prononcent sur un projet de mobilité douce combattu par le TCS.

Les citoyennes et citoyens de La Chaux-de-Fonds se prononceront le 13 février sur un projet d’organisation de la mobilité en ville. Ce projet est combattu par un référendum des associations d’automobilistes, ACS et TCS. Les autorités veulent promouvoir un centre-ville accessible, convivial et attractif. L’idée vise à préparer la ville au développement des grandes infrastructures que sont ses contournements sud et est, avec l’aide financière de la Confédération pour leurs réalisations. Ainsi les autorités proposent d’étendre la zone bleue et introduire un macaron de parcage. Ce dernier n’excédera pas 80 francs par année pour les résidents et 240 francs pour les entreprises. Un prix réduit à 160 francs gratifiera les entreprises engagées dans un plan de mobilité. Chaque entreprise ayant droit à un nombre de macarons correspondant à au moins 20% de ses effectifs.
Des redevances de cartes de stationnement (cartes à gratter) seront à disposition des visiteurs. Elles permettront un stationnement jusqu’à 4 heures pour 5 francs et jusqu’à 24 heures pour 10 francs. Un crédit de 490’000 francs permettra la mise en place de la signalisation nécessaire.

L’exécutif a su convaincre les partis politiques de la justesse de leur projet puisqu’il fut accepté par 35 voix sans opposition par le législatif.

Mais ces mesures sont jugées trop contraignantes pour les deux clubs automobilistes. Ils ont lancé le référendum contre l’ensemble du projet. Pour eux l’élargissement de la zone bleue est inutile et les macarons payants sont des impôts déguisés pour les habitants de la ville. Le référendum a reçu près de 4’000 signatures. Soulignons que la section locale de l’ATE soutient le projet.
Que choisira la population ? Nous observons que la voiture est devenue un moyen quasi incontournable de déplacement individuel. Que ce soit pour les déplacements professionnels ou les loisirs. Toute la vie est organisée à partir de ce mode de déplacement. On en mesure les conséquences avec l’augmentation de trafic pendulaire par exemple. Pour y remédier, les autorités agissent avec le moyen le plus simple qu’elles possèdent : le pansement ! Puisqu’elles n’ont pas la possibilité d’agir sur les causes de ce développement insalubre, elles dissuadent, taxent et finalement complique la vie courante, au moins dans un premier temps et il est à craindre que beaucoup d’individus-automobilistes-citoyens se décident en votant en fonction des seuls intérêts individuels immédiats.

Le résultat de la votation pourrait bien refléter un nouveau divorce entre la population et le monde politique. Agir en surface avec un projet, même bon, mais qui ne s’inscrit pas dans la logique dominante risque de ne pas être compris par les citoyens. Mais peut-être que la maturité politique des habitants de la ville donnera tort à cette brève hypothèse.