Ceux qui feront les frais des réductions de frais

La majorité politique mène une réforme hospitalière ultra-libérale.

La majorité politique mène une réforme hospitalière ultra-libérale.

La mise en place des nouvelles structures d’Hôpital neuchâtelois se déroule par d’incessantes remises en cause, qui se révèlent trop souvent superficielles. En reprenant les nouvelles parues dans la presse de ces derniers mois, on peut retenir que le canton de Neuchâtel vivra une nouvelle révolution hospitalière.
Pour les patients, cela donne : accouchement d’une Chaux-de-fonnière à Coire ; fausse couche d’une patiente qui voulait aller à l’hôpital de La Chaux-de-Fonds et qui a dû se rendre à Neuchâtel ; on peut y ajouter la suppression du thé distribué aux malades.

En politique, cela donne : les partis chaux-de-fonniers s’unissent pour défendre leur hôpital ; le Conseil communal (exécutif) de La Chaux-de-Fonds soutient les revendications hospitalières des partis locaux ; débat à fleurets mouchetés au Grand Conseil.

Au Conseil d’Etat cela donne : l’Hôpital neuchâtelois doit économiser 5 millions en 2011 ; un nouveau directeur nommé pour sortir des ornières.

Comme il est d’usage de nos jours, les médias insistent sur chaque événement pour autant qu’il soit porteur d’une émotion ou d’une revendication. Politiquement, il serait plus porteur d’avenir de mieux comprendre les causes de ces innombrables dysfonctionnements. Agir sur les causes plutôt que sur les effets permettrait une meilleure prise de conscience pour pouvoir dégager une volonté de changement.

Il n’est donc pas inutile de rappeler qu’Hôpital neuchâtelois relève d’une volonté conjointe du gouvernement et des grands partis cantonaux à l’exception, à l’époque, des députés du POP, de solidaritéS et des Verts. Un seul but pour la majorité : réaliser des économies. C’est-à-dire, éviter les doublons, réduire les prestations, supporter les pics de dysfonctionnement. Des mesures essentiellement libérales, comme dans les entreprises. Réduire les frais sans tellement tenir compte de ceux qui en feront les frais.

Les tensions se noient dans les soucis quotidiens et après quelques protestations sporadiques, le peuple continue de subir en ronchonnant, car la majorité de la population n’est pas à l’hôpital et les hospitalisations n’arrivent qu’aux autres.
Le nouveau directeur qui vient de prendre ses fonctions pourra-t-il redorer le blason de la santé publique neuchâteloise sans proposer de revoir le sens de certains principes ? Un seul homme, fut-il compétent, suffira-t-il pour corriger le tir ? L’histoire des prochains mois le dira.