« Nous sommes le poil à gratter de la majorité »

Elections communales • Président du groupe A Gauche toute ! du Conseil communal de Lausanne depuis 2002, membre du POP et maître d'enseignement professionnel, Alain Hubler tire un bilan de 5 ans de majorité de gauche dans la capitale vaudoise et présente les propositions de la liste La Gauche (POP-solidaritéS-Indépendants) pour la prochaine législature avant les élections du 13 mars.

Président du groupe A Gauche toute ! du Conseil communal de Lausanne depuis 2002, membre du POP et maître d’enseignement professionnel, Alain Hubler tire un bilan de 5 ans de majorité de gauche dans la capitale vaudoise et présente les propositions de la liste La Gauche (POP-solidaritéS-Indépendants) pour la prochaine législature avant les élections du 13 mars.

Quels sont les points forts du bilan que tire AGt ! des cinq dernières années ?
Alain Hubler AGt ! fait partie de la majorité de gauche à Lausanne, mais nous sommes souvent minorisés par nos partenaires socialistes et écologistes, qui ne nous suivent pas systématiquement dans nos propositions. Nous sommes le poil à gratter de la majorité. Les socialistes et les Verts ont tendance à se contenter du cadre donné, alors que nous pensons qu’on peut le créer. Notre proposition d’étudier la création d’un péage urbain pour financer la gratuité des transports publics n’a, par exemple, pas été suivie. De même que celle de faire de Lausanne une ville sans publicité commerciale. Mais nous avons pourtant enregistré plusieurs succès. C’est grâce à une motion popiste que la Municipalité de Lausanne a proposé que les jeunes sans-papiers puissent effectuer un apprentissage dans l’administration communale. La Ville a aussi décidé de se déclarer zone-hors AGCS (Accord néolibéral sur le commerce et les services, ndlr). Notre action a aussi permis le maintien de la ligne 3 de bus. Nous avons aussi obtenu que soit maintenue la gratuité des bibliothèques municipales pour les jeunes des autres communes. De même qu’une meilleure reconnaissance des syndicats dans la fonction publique. Au dernier budget, notre groupe a déposé un amendement pour augmenter de 250’000 francs l’aide publique aux théâtres et au spectacle vivant. Cette aide permettra l’engagement prolongé d’intermittents du spectacle, afin qu’ils touchent de nouvelles indemnités de chômage. Nous voulons maintenant que la Ville favorise la création d’emplois temporaires pour les jeunes, particulièrement touchés par la révision de la loi sur le chômage, afin qu’ils puissent obtenir de nouvelles indemnités.

L’UDC emmenée par Claude-Alain Voiblet a fait de la sécurité son thème principal. La criminalité est-elle en train de croître à Lausanne ?
L’UDC instrumentalise ce thème, en proposant des mesures démagogiques comme l’interdiction de la mendicité – alors que ce phénomène est marginal – ou la mise en place de caméras de surveillance. Elle dénonce aussi le trafic de drogue, mais ce fléau existe, parce qu’il y a aussi des consommateurs. Face à cette dérive sécuritaire, La Gauche défend le principe d’une police de proximité, qui soit au contact de la population et qui respecte l’intégrité des personnes de tous lors de ses contrôles ou interpellations. La police communale fait bien son travail à Lausanne.

La droite fait aussi campagne sur l’endettement de la Ville de Lausanne. La situation est-elle désespérée ?
La dette est actuellement maîtrisée. Sur les cinq dernières années de la dernière législature, les comptes ont même fait apparaître plusieurs fois des bénéfices. Nous pensons qu’il faut en finir avec la politique d’austérité menée par le syndic Daniel Brélaz. La Ville doit investir en créant des infrastructures pour les nouveaux arrivants et en visant l’amélioration de la qualité de vie de chacun. Nous aimerions ainsi créer de nouveaux espaces de gratuité pour tous, à commencer dans les transports publics ou dans l’accès à internet.

Votre programme défend la construction de nouveaux logements du fait de l’accroissement de la population. Quelles sont vos propositions ?
Le logement est le problème prioritaire à Lausanne, mais on ne peut pas laisser ce chantier aux seuls intérêts privés. Nous défendons donc la création d’une véritable entreprise municipale de construction. Celle-ci doit être à même d’acheter du terrain, de le proposer à des coopératives ou à des fondations sans but lucratif et même de construire elle-même.
La ville de Lausanne est aujourd’hui réputée pour sa vie nocturne, ce qui amène aussi des désagréments au voisinage. Quelles sont vos propositions sur ce thème ?
Il est vrai qu’aujourd’hui nous pourrions céder quelques boîtes à nos voisins genevois. Nous sommes pour une nuit conviviale, accessible à toutes les bourses. Actuellement, l’offre est suffisante, voire pléthorique au point qu’on peut se demander s’il ne faut pas réintroduire la clause du besoin pour limiter la création de lieux nocturnes purement commerciaux.