Eviter la courte vue de l’intérêt immédiat

Refuser la baisse du taux de la fiscalité des entreprises soumise au vote le 3 avril prochain constitue un acte de résistance.

Refuser la baisse du taux de la fiscalité des entreprises soumise au vote le 3 avril prochain constitue un acte de résistance.

Comme nous en avons parlé à plusieurs reprises, les Neuchâtelois détermineront s’ils veulent baisser de 10 à 5% le taux fiscal sur le bénéfice des entreprises. Cette conception à court terme va accentuer la concurrence fiscale entre les cantons. Cette course se soldera par une réduction des moyens financiers dont les Etats ont besoin pour assurer leurs tâches publiques.

Ce principe d’une réponse immédiate à un problème immédiat se multiplie. On le constate par exemple avec les réactions à propos de la Libye de Kadhafi. Ceux qui s’approchent des opposants mangeaient à la même table que le colonel il y a quelques semaines. Auraient-ils changé de position ? Non, car s’agissant de défendre des intérêts immédiats, il paraît utile d’être bien vu des nouveaux responsables du pays afin de continuer à faire des affaires. L’attitude est semblable avec le nucléaire. A la suite des tragiques événements en cours au Japon, on assiste, après les explosions, à des changements de positions. Or les problèmes posés par ces centrales nucléaires existent depuis leur conception. Mais nous observons que les dirigeants attendent les drames pour annoncer la révision de certitudes annoncées comme telles quelques semaines auparavant.
Le bilan qu’il est possible de tirer de ces situations démontre que si les Etats ne peuvent plus assurer une paix sociale minimale, ils créent un terrain propice à la naissance de troubles comme c’est le cas dans certains pays d’Afrique du Nord.
Les peuples ne supporteront pas indéfiniment l’accroissement des injustices et des tromperies.

Ces pratiques créées par une conception erronée du développement ne sont pas encore remises en cause. Les dirigeants, que les peuples se donnent, sont incapables de voir plus loin que leur intérêt immédiat et celui de leurs proches. Ils sont incapables d’imaginer qu’un tsunami social est en gestation.

En conséquence, un refus de la baisse fiscale des personnes morales constitue un acte de résistance.