La gauche lausannoise était au rendez-vous

Malgré la percée de l'UDC, la gauche conserve une majorité forte. Succès pour La Gauche et pour le popiste Marc Vuilleumier qui est réélu triomphalement à la Municipalité.

Malgré la percée de l’UDC, la gauche conserve une majorité forte. Succès pour La Gauche et pour le popiste Marc Vuilleumier qui est réélu triomphalement à la Municipalité.

Ca ressemble de près à une marche triomphale. La majorité de gauche rose-rouge-verte de Lausanne conserve largement sa prédominance au Conseil communal après les élections municipales du 13 mars. Avec 62 sièges sur 100, elle devance de très loin la droite et l’UDC. Au sein du bloc de cette majorité, les Verts, en pleine crise de croissance, perdent pourtant deux sièges au législatif, passant de 22 à 20 strapontins. Le Parti socialiste reste le premier parti en Ville, mais perd un siège, passant de 30 à 29. Plus à gauche, A Gauche toute, qui regroupe le POP et solidaritéS et qui se présentait sous son nouveau nom de La Gauche, est le principal triomphateur du scrutin. La liste parvient à décrocher 13 sièges contre 12 durant la législature 2006-2011. « En gagnant un siège, la gauche combative obtient une reconnaissance par la population de son travail décisif pendant la dernière législature, notamment sur les questions de mobilité, de logement ou en faveur du service public », explique Julien Sansonnens, nouvel élu au conseil communal. C’est le Municipal de la police et des sports, Marc Vuilleumier, qui sort le mieux élu de la liste, suivi par le député Jean-Michel Dolivo. Le chef du groupe A Gauche toute, Alain Hubler, passe aussi le cap comme les sortants Evelyne Knecht, David Payot ou Sarah Frund. Les deux collaborateurs de Gauchebdo, Julien Sansonnens ainsi que la députée Christiane Jaquet se retrouvent dans le bon wagon. Les deux candidats de solidaritéS à la Municipalité, Isabelle Paccaud et Hadrien Buclin, décrochent aussi la timbale. Magali Crausaz Mottier, le professeur de l’Unil Sébastien Guex et Marlène Voutat complètement la nouvelle délégation.

Seul bémol au succès de la gauche, la percée nette de l’UDC qui passe de 8 sièges à 14. La campagne lourde sur l’insécurité, soutenue par un investissement financier conséquent, menée par le coordinateur romand des blochériens, Claude-Alain Voiblet, a porté ses fruits. Quant au PDC, il est complètement évincé de la capitale vaudoise.

Les petits nouveaux comme le Parti Pirate ou Lausanne Libre ne franchissent pas le quorum. Quant au Mouvement des citoyens vaudois qui présentait huit candidats, il fait un flop. Tout le contraire de son alter ego du MCG genevois. La greffe vaudoise n’a pas marché.

Géant vert aux pieds d’argile

Dans l’élection à la Municipalité, on a assisté à un véritable tremblement de terre. Le syndic écologiste Daniel Brélaz, parti sur la liste unique rose-rouge-verte, sort bon dernier des six candidats de la gauche au Conseil municipal, mais se retrouve quand même élu.

Le Municipal sortant en charge de la jeunesse et des écoles, le socialiste Oscar Tosato, termine la course en tête, avec 12’427 suffrages. Il est talonné de très près par le Municipal de la police, le popiste Marc Vuilleumier. « A la tête d’un dicastère particulièrement sensible et exposé, ayant dû faire face à des attaques provenant de sa droite comme de sa gauche, il a prouvé que son travail de fond, au contact de la population, était reconnu par les Lausannois », souligne encore le POP. Les deux élus ont en commun de venir du monde associatif. Le premier ayant longtemps travaillé au Centre social protestant (CSP) et le second étant président de la section lausannoise de l’Avivo. Suivent le sortant écologiste Jean-Yves Pidoux, les deux néophytes du PS, Florence Germond et Grégoire Junod, Daniel Brélaz fermant donc la marche. Qui sera donc le nouveau syndic de Lausanne ? Oscar Tosato tient nettement la corde pour reprendre la charge, mais Daniel Brélaz ne veut pas abdiquer. Non-élu, le seul représentant de la droite, le radical Oliver Français, retrouvera pourtant sa place, du fait d’une élection tacite au deuxième tour.